Epine n Il est vrai que le football algérien a enregistré une certaine embellie extra-muros, mais indoor les choses se gâtent sérieusement. La nouvelle dénomination de nos clubs, «professionnels», est très loin de refléter le statut. Si Mohamed Raouraoua a réussi son coup de faire partie du comité exécutif de la FIFA, après son plébiscite mercredi dernier à Khartoum lors de la 33e assemblée générale ordinaire de la CAF, un grand chantier l'attend au pays avec la professionnalisation du football algérien. Et pour preuve, la grogne et l'inquiétude des présidents de clubs «professionnels» des Ligues 1 et 2 – réunis jeudi pour débattre de leurs problèmes et de leurs préoccupations – ne font qu'augmenter de jour en jour. Après leur réunion avec Mohamed Raouraoua, il y a cinq mois, les présidents n'ont rien vu venir alors que la situation ne cessait de compliquer, notamment par rapport aux décisions prises lors de la loi de finances complémentaire de 2010 qui a décrété le professionnalisme avec une série de mesures incitatives et un accompagnement pour la réussite de ce projet. «On ne sait plus à quel saint se vouer», déclarait hier, sur les ondes de la Chaîne III, le président du CR Belouizdad Mahfoud Kerbadj qui a été désigné par ses pairs pour rédiger une lettre qu'ils adresseront au premier magistrat du pays, Abdelaziz Bouteflika, et par laquelle ils lui feront part de leurs difficultés de gérer leurs clubs et de leurs préoccupations. Les présidents menacent même de démissionner collectivement si des mesures concrètes ne venaient pas débloquer la situation vu qu'ils sont déjà harcelés par les services des impôts et ceux de la CNAS pour le paiement de leurs cotisations. Or, les clubs ne reçoivent plus de subventions publiques depuis qu'ils ont créé les Sociétés sportives par actions (SSPA) et qu'ils ont du mal à attirer les capitaux, ce qui les a conduits à une asphyxie financière qui compromet sérieusement leur fonctionnement. En absence d'une ligue professionnelle, les présidents de clubs ont décidé de se constituer en association pour défendre leurs intérêts et de se voir le 2 mars prochain pour avancer dans ce dossier. Ils espèrent que d'ici à là, le président Raouraoua sera de retour et reprendra en main ce dossier auprès des pouvoirs publics qui ne cessent, à travers le MJS, de rassurer les acteurs du football car cela dépend des textes et des procédures d'application.