Ils vont même devoir prendre rapidement conscience que répondre au cahier des charges demande une sérieuse réflexion. Alors que le nouveau championnat professionnel des Ligues 1 et 2 mis en place dès l'entame de cette saison 2010-2011 bat déjà son plein, les présidents des trente deux clubs concernés, se réuniront -en principe- aujourd'hui. Une nouvelle rencontre, qui intervient après la dernière entrevue qu'avait accordée le ministre de la Jeunesse et des Sports, Hachemi Djiar, le 8 novembre dernier aux actuels dirigeants des clubs concernés depuis peu par la professionnalisation du football algérien. Donc, trois mois seulement après le lancement effectif du championnat professionnel des Ligues 1 et 2, il ressort clairement sans surprise, que la plupart des formations régies depuis peu pas le statut de SPA, sont loin d'être sorties des sentiers battus. En effet, les clubs de football concernés continuent de fonctionner pour le moment, comme ils l'ont toujours fait, avant l'avènement du professionnalisme décidé en juin dernier par la Fédération algérienne de football, via les pouvoirs publics. L'Etat algérien est donc concerné au plus haut point par la mise en place effective des conditions d'accompagnement des clubs, notamment concernant l'important chapitre relatif au fameux cahier des charges. Et s'agissant justement de ce dernier point, la situation actuelle est loin de répondre aux normes exigées par le professionnalisme. C'est d'ailleurs, pour cette raison que l'ensemble des présidents de club évoluant aujourd'hui en Ligues 1 et 2, ont demandé à être reçus au début de ce mois par le premier responsable du secteur de la jeunesse et des sports. Et selon des sources sûres, la réunion prévue aujourd'hui à Alger entre l'ensemble des boss des équipes professionnelles de football, aura pour but la mise en place d'un groupe permanent de travail chargé, notamment de défendre leurs intérêts. Pour rappel, par le passé, ce type d'initiative entreprise par certains présidents de club connus, et à la tête des formations ténors du championnat national, n'a presque jamais abouti. A l'époque, les Moh Chérif Hannachi, Saïd Allik et autres Abdelkrim Meddouar, sans oublier Mohamed Laïb, tentaient bien, de manière conjoncturelle, de réunir leurs collègues présidents autour d'une table. Mais cela n'a malheureusement jamais abouti à la création d'une association permanente et surtout crédible des présidents de clubs de l'élite. Ces derniers ont plutôt fini par monter au créneau en rangs dispersés, car la plupart d'entre eux ne focalisaient l'essentiel de leurs efforts que sur leurs intérêts personnels. Aujourd'hui, avec la nouvelle donne à laquelle ils font face de plein fouet, l'ensemble des présidents des clubs des Ligues 1 et 2 sont réellement mis devant le fait accompli, et sur fond d'impasse. Certes, le soutien en la matière de la part des pouvoirs publics, tarde quelque peu à venir, comme l'a déclaré tout dernièrement le président du CR Belouizdad, Mohamed Kerbadj. Ce dernier estime, en effet, que malgré l'approbation de la dernière loi complémentaire, le club belouizdadi et l'ensemble des autres formations, n'ont en réalité rien vu venir, dans les caisses. En fait, l'histoire des difficultés financières auxquelles continuent de faire face l'ensemble de nos clubs de football, ne date pas d'aujourd'hui. Il n'y a qu'à citer l'exemple du Doyen des clubs algériens, en l'occurrence, le MC Alger, pour avoir une idée réelle sur la situation générale de nos équipes de foot, au registre financier. Toutefois, l'atmosphère qui règne actuellement au sein de notre football national, notamment avec ce bras de fer Raouraoua-Hannachi, ne sert en aucun cas les intérêts de notre sport-roi aujourd'hui. Quel impact aura réellement la nouvelle réunion prévue aujourd'hui à Alger? Nos clubs de football, régis depuis peu en associations professionnelles privées, doivent, en effet, se poser la question aujourd'hui. Ils vont même devoir prendre rapidement conscience que répondre aux nombreuses et importantes conditions contenues dans le cahier des charges, dont ils ont pris connaissance, demande de leur part aussi, une sérieuse réflexion sur la question du professionnalisme. Comme quoi, aujourd'hui il faudra absolument élever le niveau du débat. Dans le cas contraire, la galère des clubs des Ligues 1 et de 2 perdurera sur fond d'éternelles divisions.