Le Premier ministre français François Fillon a affirmé, ce lundi, que si le débat sur la place de l'islam en France «devait conduire à stigmatiser les musulmans», il s'y «opposerait», indiquant qu'il veillerait «à la place qui est (la sienne), à ce que ce débat ne dérive pas». «Si ce débat devait être centré sur l'islam», s'il «devait apparaître comme un débat qui, d'une manière ou d'une autre, conduit à stigmatiser les musulmans je m'y opposerai, je le dis très clairement je m'y opposerai», a déclaré M. Fillon à la radio privée RTL. «En revanche, si le débat (...) est un débat qui vise à rénover le concept de la laïcité, à adapter la laïcité française à une situation nouvelle (...), alors oui, je pense que c'est un débat qui est utile, mais seulement dans ce cadre-là», a-t-il ajouté. La question du financement des lieux de prière «est une question qui mérite d'être posée et qui ne doit pas être taboue», a, par ailleurs, estimé M. Fillon. Celle de «la formation des imams» est également «sur la table». Elle n'a, à ce jour, «pas été correctement traitée», a-t-il aussi jugé. Le patron du parti majoritaire UMP (droite), Jean-François Copé, a récemment annoncé qu'il allait lancer un débat, avec une convention prévue le 5 avril, sur l'exercice des cultes religieux, «singulièrement le culte musulman». Il répondait ainsi à l'appel du Président Nicolas Sarkozy, qui, le 10 février, a estimé que le multiculturalisme était un «échec» et prôné «un islam de France et non pas un islam en France». La France compte de 5 à 6 millions de musulmans, soit la plus forte communauté d'Europe.