Faciliter l'accès à l'emploi pour une meilleure insertion socioprofessionnelle des jeunes non-voyants demeure une des premières revendications. Hier, le 1er vice-président de l'Organisation nationale des aveugles algériens (Onaa), Saïd Abderrahmane est revenu longuement sur les problèmes auxquels est confrontée cette partie de la population rappelant ses revendications exprimées depuis plusieurs années. L'emploi figure en bonne place sur cette liste de revendications. Les diplômés demandent tout simplement du travail. Des centaines au niveau national sont au chômage depuis plus de trois ou quatre ans. Aujourd'hui, le ministère de la Solidarité exige d'eux de passer un concours pour uniquement les recaser dans des écoles spécialisées pour aveugles. «De l'emploi, Monsieur le ministre dans les institutions étatiques conformément à la loi. Les non-voyants sont victimes du verrouillage quant à l'accès au privé», lance Saïd Abderrahmane. Le vice-président de l'Organisation nationale des aveugles a signalé, en outre, que le texte de loi obligeant les entreprises publiques et privées à réserver 1% de leurs emplois à des personnes handicapées n'est pas appliqué sur le terrain. En réalité, enchaîne-t-il même, «ce taux reste insuffisant». Abordant l'épineux problème du chômage qui a frappé de plein fouet les aveugles, l'orateur n'a pas manqué de souligner que leurs acquis sociaux professionnels ont été bafoués, et il dira à ce sujet que la libéralisation du marché a provoqué de sérieux dégâts pour les aveugles, allant jusqu'à la fermeture de 31 unités de l'Onabros, occasionnant des centaines de licenciements abusifs et des départs à la retraite non justifiés. Ils sont nombreux à être sans emploi à la suite de la fermeture de ces établissements, où des aveugles étaient employés à titre de salariés permanents dans la fabrication de brosses et de balais. Une activité réservée jusqu'alors aux seules personnes atteintes de cécité. Les travailleurs de l'Onabros (devenue EPIH à la fin des années 1990, fermée en 2009 à l'époque de Djamel Ould Abbès) sont aujourd'hui à la rue. Certains d'entre eux, sans aucun moyen sont réduits à la mendicité. Aujourd'hui, l'Onaa veut récupérer le bien immobilier de ces unités dissoutes pour garantir une intégration sociale et effective de tous les non-voyants conformément à la législation. L'Onaa réclame également l'abrogation de l'arrêté ministériel n°1570 datant du 23 mai 2009. Ce texte est jugé abusif, puisqu'il a lésé plus de 120 000 handicapés visuels, de leur droit à la vie, a affirmé M. Saïd, qui estime qu'il est inadmissible de supprimer la gratuité du transport à ces handicapés. «C'est inconcevable qu'un aveugle doive recourir à chaque déplacement, à la direction de l'Action Sociale (DAS) seule habilitée à délivrer un bon spécifique au transport et qui très souvent le fait courir sans résultat.»