Intervention n L'opposition bahreïnie, conduite par les chiites, a crié hier, lundi, à l'«occupation étrangère», après l'arrivée de troupes de la force commune des pays du Golfe. «Le peuple de Bahreïn fait face à un réel danger, celui d'une guerre contre les citoyens bahreïnis sans déclaration de guerre», ont souligné les sept composantes de l'opposition, dont le Wefaq chiite, dans un communiqué. «Nous considérons l'entrée de tout soldat, de tout véhicule militaire dans les espaces terrestre, aérien ou maritime du royaume de Bahreïn comme une occupation flagrante, un complot contre le peuple de Bahreïn désarmé, et une violation des conventions internationales», a ajouté l'opposition. Plus d'un millier de soldats saoudiens sont déjà arrivés à Bahreïn, a affirmé un responsable saoudien, parlant sous couvert de l'anonymat. Les autorités bahreïnies ne l'ont pas confirmé officiellement, mais la télévision d'Etat a diffusé des images montrant «l'avant-garde» d'un contingent de la force commune des pays du Golfe, en train d'entrer à Bahreïn en provenance d'Arabie saoudite. Riyad a indiqué avoir «répondu à une demande de soutien de Bahreïn», a fait savoir le gouvernement saoudien. Il a souligné en outre qu'en vertu d'un accord entre les six pays du Conseil de coopération du Golfe (CCG), «toute atteinte à la sécurité d'un des Etats membres est considérée comme une atteinte à la sécurité de tous les membres». Les Emirats arabes unis ont, de leur côté, envoyé «environ 500 policiers», a annoncé à Paris le ministre des Affaires étrangères des Emirats, cheikh Abdallah ben Zayed, avant une rencontre avec Hillary Clinton. L'arrivée des troupes fait suite à une intensification de la mobilisation de manifestants chiites qui bloquaient hier, lundi, les accès au centre de Manama, où se trouvent le quartier d'affaires et des bâtiments publics. La ville est quasiment paralysée par une grève générale lancée à l'appel des syndicats pour protester contre la répression de manifestations. Les activistes réclament l'instauration d'une véritable monarchie constitutionnelle, et, pour certains, le départ de la dynastie sunnite des Al-Khalifa qui gouverne ce pays dont la population autochtone est en majorité de confession chiite. Les soldats arrivés à Bahreïn font partie de la force commune du Conseil de coopération du Golfe (CCG), appelée «Bouclier de la péninsule», mise en place en 1984. Bahreïn est relié par un pont-digue à l'est de l'Arabie saoudite, chef de file du CCG, groupement des monarchies arabes du Golfe dont fait partie Bahreïn et qui comprend aussi les Emirats arabes unis, le Qatar, Oman et le Koweït.