Protestation n Après deux sit-in n'ayant pas fait réagir jusqu'à présent le ministère de la Santé, les médecins résidents ont décidé d'observer une grève hier et aujourd'hui. Hormis le service minimum pour assurer les gardes et les urgences, les médecins résidents ont décidé de geler toutes leurs activités pédagogiques et hospitalières. Ils ont organisé, hier, un sit-in dans l'enceinte du CHU Mustapha-Pacha (Alger). «Nous sommes là pour exprimer notre ras-le-bol qui dure depuis plusieurs années», dira à InfoSoir le docteur Zerizer du service urologie de l'hôpital Mustapha-Pacha. Interrogé sur les revendications des médecins, il expliquera qu'elles ont été établies par ordre de priorité. «Nous réclamons d'abord un statut. Le résident est considéré à la fois comme un étudiant, mais aussi un praticien, c'est flou ! Nous réclamons également l'abrogation du service civil dans sa forme actuelle : nous demandons un minimum de conditions pour aller travailler dans le Sud, sans aucun problème. Qu'on nous considère comme les Cubains et les Chinois qui bénéficient d'un logement et d'un salaire de 4 000 euros. Depuis 10 ans nous n'avons pas pu régler le problème des soins au niveau des zones reculées. La plupart des malades hospitalisés ne sont pas d'Alger.» Nous demandons également l'abrogation du service militaire. «Le médecin spécialiste est le seul trentenaire à être encore assujetti au service militaire. Tous les trentenaires en Algérie ont des lois qui les exemptent du service national. Nous faisons 14 ans d'études après le bac, nous accomplissons un service civil et un service national, et ce n'est qu'à l'âge de 40 ans que nous commençons notre vie.» La plateforme de revendications au niveau d'Alger a été signée par 3 000 médecins résidents. Les médecins menacent de recourir à d'autres actions de protestation si leurs demandes ne sont pas sérieusement prises en charge par la tutelle. Ils menacent de recourir à une autre grève de 3 jours, à partir de lundi prochain. «Nous avons déposé la plateforme de revendications et nous avons l'accusé de réception. Les deux derniers sit-in qui ont été observés respectivement les 7 et 10 mars, n'ont abouti à rien, mis à part à des tractations officieuses avec le SG du ministère de la Santé», a-indiqué ce médecin. Nous pouvions lire sur certaines pancartes brandies par les grévistes : «Pas de service national», «Pas de service civil», «Revalorisation socioéconomique». Le ministre de la Santé a indiqué hier que son ministère n'était concerné que par «deux revendications» parmi celles soulevées par les médecins résidents, en grève nationale de deux jours. Il s'agit des revendications relatives à la prime de contagion et à l'augmentation de la prime de garde, a précisé M. Ould Abbès à la presse en marge du deuxième Salon international du médicament générique (alGeneric) au Palais des expositions. Le ministère «œuvrera pour trouver des solutions» à ces deux revendications, a-t-il ajouté, expliquant que les autres revendications, à savoir «la suppression du service civil et militaire» et celles à caractère pédagogique, concernent d'autres ministères, en l'occurrence celui de la Défense et de l'Enseignement supérieur».