Résumé de la 19e partie n Salim, bien qu'il ait plaidé la légitime défense, a été condamné à une peine de prison. Il a introduit un recours mais en attendant, il est incarcéré. Elle a remis son message au jeune Nadjib. Désormais, l'adolescent servira de facteur entre eux. «C'est sur toi que je dois compter !» Aux messages enflammés, ont succédé des messages plus paisibles. Salim, surtout, malgré le fait que son recours n'ait pas abouti et qu'il soit contraint d'accomplir sa peine, parle d'avenir. «Dès que je sortirai, j'enverrai ma mère demander ta main. J'espère que ta mère et ton père ne m'en voudront et qu'ils accepteront de m'accorder ta main. Après tout, je suis le sauveur de leur fille !» Il fait de l'humour, gémit Nadjet. s'il savait combien ses parents le méprisaient, s'ils savaient aussi qu'ils veulent la marier à son cousin. D'ailleurs, elle se rappelle, avec angoisse, qu'on approche du mois de juin, la date limite que son père lui a fixée pour donner une réponse au cousin Rabah. On a tenu la tante et son fils par cette échéance : en juin, Nadjet aura fini ses examens et obtenu sa licence, elle pourra alors se fiancer. On leur a dit «se fiancer» et non «prendre une décision». la jeune fille ne sait pas que ses parents ont tout planifié. Et quand sa mère, par inadvertance, parle de fiançailles pour juin. — Fiançailles ! s'exclame la jeune fille. Mais de quelles fiançailles, parles-tu ? — Des tiennes et de Rabah, bien sûr ! Nadjet s'emporte. — Tu reviens encore à cette histoire ! Tu n'as donc pas compris que je n'ai pas l'intention d'épouser ton neveu ! C'est au tour de Baya de se mettre en colère : — C'est toi qui reviens sur la promesse que tu as faite à ton père ! — Mon père ? Je ne lui ai jamais fait de promesse ! — Tu as discuté avec lui, tu lui as dit qu'en juin, après les derniers examens... — Je lui ai promis de prendre une décision, pas d'épouser Rabah. Baya frappe des mains, ce qui est, chez elle, un geste de déception et de peine. — Le pauvre homme, lui qui croyait que le problème était réglé… Quelle déception va-t-il avoir ! Et puis quelle honte : ma sœur Zoulikha a commencé les préparatifs ! — C'est toi qui as manigancé tout cela ! — C'est ça, accuse-moi ! Je n'épouserai jamais Rabah, tu entends ? C'est peut-être ce voyou assassin que tu vas épouser ? Nadjet éclate en larmes. — Ce voyou, comme tu l'appelles, je l'aime ! — Effrontée, tu oses tenir ce langage à ta mère ? Pour toute réponse, Nadjet court s'enfermer dans sa chambre. Elle se jette sur son lit et se met à sangloter. Pourquoi, mais pourquoi donc ses parents la haïssent-ils à ce point ? A suivre K. Yerbi