Résumé de la 18e partie n Baya fait surveiller Nadjet par son jeune frère. La jeune fille, furieuse, se promet de refuser d'épouser son cousin. Dès qu'elle franchit le pas de la porte, elle attaque sa mère. — Je connais le chemin, je n'ai pas besoin d'accompagnateur ! — Je croyais bien faire, en envoyant ton frère à ta rencontre, dit Baya. Il n'a cours qu'à quinze heures. — Eh bien, ne refais plus une chose pareille ! Et elle va s'enfermer dans sa chambre. — Tu ne viens pas manger ? demande timidement Baya. — Je n'ai pas faim ! Sa sœur Souad veut rentrer dans la chambre. — Je veux rester seule, dit Nadjet. D'habitude, elle partage tout avec Souad, mais cette fois-ci, elle veut être seule pour lire la lettre de Salim. Elle s'assoit sur le bord du lit, prend l'enveloppe et l'ouvre en tremblant. «Nadjet, mon amour…» Son cœur se met à battre très fort. C'est la première fois que Salim utilise cette expression. Il lui a déjà dit, à plusieurs reprises, qu'il l'aime mais il n'a jamais employé ce genre de mots. il est vrai qu'il est plus facile d'écrire que de dire. Mais si ces mots réjouissent la jeune fille, la suite de la lettre est loin de lui faire plaisir. Si c'est un message que Salim lui envoie, c'est parce qu'il ne peut pas venir la voir. Et pour cause : il est en prison ! Son procès est passé et bien qu'il ait plaidé la légitime défense, il a été condamné à deux années de prison ferme. Il a fait un recours et il espère ohgraufbbtenir une révision du procès. Mais en attendant, il est privé de liberté. En prison ! Elle a l'impression que le sol se dérobe sous ses pieds. Elle avait espéré un acquittement, ce qui aurait lavé définitivement Salim et lui aurait laissé des chances de l'épouser un jour. Ses parents sont opposés à toute union avec lui, mais elle pouvait espérer, à long terme, les faire fléchir. Mais une condamnation, la prison… C'est une chose impossible ! Jamais Belkacem et Baya n'accepteront que leur fille épouse un homme qui a fait de la prison, un condamné et de surcroît pour homicide. Même s'il s'agit d'un homicide involontaire, même si Salim a tué pour sauver l'honneur et la vie de leur fille ! Nadjet pleure longuement avant de reprendre la lettre et de lire la suite. Salim lui demande de tenir le coup, de le soutenir de son amour. «Si tu me dis que tu m'aimes toujours, conclut-il, je tiendrai le coup !» Elle arrache aussitôt une feuille d'un cahier et écrit : «Salim, mon amour, je t'aime… Je n'aimerai jamais personne d'autre que toi. Tiens le coup, pour toi et pour moi !» Elle veut mettre autre chose, mais elle n'y parvient pas. Elle est trop émue pour trouver d'autres mots. Elle plie la feuille et la met dans son sac. Demain, elle la glissera dans une enveloppe et elle la remettra au frère de Salim. (A suivre...)