Les chroniqueurs signalent que peu avant la naissance de Abdelmoumène, sa mère, étendue sur une natte, dormait. Son époux entre dans la chambre et recule, effrayé. Un essaim d'abeilles tourne autour de son ventre rebondi. On craint que ces abeilles attaquent, mais elles ne font rien de cela. Elles se contentent de tournoyer autour du ventre, comme si elles voulaient lui rendre hommage. Puis, elles finissent par sortir par la fenêtre entrouverte. Quand elle se réveille, Ali lui dit : «Des abeilles tournoyaient au-dessus de ton ventre. J'ai eu peur un moment qu'elles s'abattent sur toi et qu'elles te piquent. Tu n'aurais pas survécu à leurs piqûres ainsi que l'enfant que tu portes ! Heureusement, les insectes ont fini par sortir !» Ta'lu sourit : «Il ne fallait pas t'alarmer. Elles ne m'auraient pas fait de mal !» — Comment peux-tu en être sûre ?, demande l'homme, étonné de cette assurance. — Je dis cela parce que mon enfant est protégé par Dieu ! L'enfant protégé par Dieu, naît quelque temps après, apportant dans la maison le bonheur et la prospérité. On l'appelle Abdelmoumène, nom composé de abd (esclave, serviteur) et Mou'mène (le Sûr), l'un des plus beaux noms de Dieu.