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Histoires vraies
Le furoncle d'Odette (1re partie)
Publié dans Info Soir le 27 - 03 - 2011

Difficile d'imaginer trois personnages aussi dissemblables. Ils sont assis dans la salle d'attente du docteur Shatterton. Lui est souriant, petit et rondouillard, avec un nez si minuscule qu'il a du mal à soutenir ses lunettes. Elle, grande, maigre, le front soucieux, tripote d'une main fébrile sur sa poitrine plate un collier de perles, probablement fausses. Leur fille, Odette, en revanche, évaporée, primesautière, sans doute même un peu bébête mais «branchée», est jolie comme un cœur. Dommage. Par moments, entre les mèches des cheveux blonds qui jaillissent d'un petit béret rouge, apparaît sur le cou charmant un énorme furoncle.
Ils sont pour l'instant les seuls clients dans la salle d'attente du docteur Shatterton. Ils ne le connaissent d'ailleurs pas, ce docteur. Une voisine le leur a signalé comme étant le plus proche. Jugeant qu'il n'était pas nécessaire de consulter une sommité pour un furoncle, le petit M. Cuplet et sa grande femme ont pris rendez-vous par téléphone.
L'opération d'un gros furoncle n'exige pas la présence d'une telle délégation, mais, le cabinet du docteur Shatterton se trouvant sur le chemin de M. Cuplet, celui-ci a jugé bon d'accompagner sa femme et sa fille, histoire de voir la tête du praticien inconnu et nouveau venu dans le quartier.
«C'est long, remarque la jeune fille.
— Tu as mal ?
— Cela me lance.»
Odette et ses parents sursautent : du cabinet du docteur s'élève un grincement étrange, comme si l'on y déplaçait des meubles.
«Ma parole, il emménage ! grogne Mme Cuplet.
— A cette heure ?» proteste M. Cuplet, jetant un coup d'œil sur sa montre, et estimant l'éventualité d'un déménagement chez un docteur proprement incompatible avec ses fonctions.
Pendant ce temps, à l'asile psychiatrique de Rockland, une femme entre deux âges promène de bureau en bureau un visage grisâtre, ridé et inquiet.
«Je vous assure, dit-elle à un rond-de-cuir, je- ne suis pas tranquille. Pourquoi avez-vous laissé partir mon frère ?
— On ne l'a pas laissé partir, madame, il est en placement volontaire, donc libre. S'il n'a pas voulu revenir, nous, on n'y peut rien.
— Mais c'est absurde !
— Peut-être, madame. Si vous n'êtes pas satisfaite, adressez-vous au docteur Berger.»
La porte vient de s'ouvrir dans la salle d'attente du docteur Shatterton, et celui-ci paraît. Aimable, volubile, il salue la famille Cuplet et s'efface pour que Mme Cuplet, M. Cuplet et mademoiselle, en file indienne, entrent dans son cabinet.
D'un geste large, il désigne trois chaises bancales :
«Asseyez-vous, je vous prie. Veuillez excuser la modestie du mobilier, il n'est que temporaire.»
En s'asseyant derrière un meuble qui ressemble plus à une table de cuisine qu'à un bureau, il sourit et prononce la phrase rituelle avec une évidente satisfaction :
«Qu'est-ce qui ne va pas ?»
Le petit œil noir dans le gros visage rose et chauve interroge successivement les trois personnages assis devant lui, les fesses un peu serrées, sur les trois chaises bancales et s'arrête sur Odette. De toute évidence, cet homme et cette femme ont amené cette jeune fille, il s'agit donc de leur enfant et ils consultent pour elle.
«Je suppose qu'il s'agit de vous, mademoiselle ?»
La ravissante Odette secoue affirmativement la tête, la penche sur le côté, soulève les torsades de
cheveux blonds qui dissimulent sa nuque et pointe son index sur le furoncle :
«C'est tout ? demande le docteur Shatterton d'un air déçu. Vous êtes sûre qu'il n'y a pas autre chose ?» (A suivre...)


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