Résumé de la 1re partie n Un mécène, un faiseur de bonheur, homme de cœur tels sont les qualificatifs que Xavier, directeur de banque, bénéficie. Il fait des prêts sans qu'on les lui demande. Il reçoit la visite inopinée de son supérieur... Jolie carrière pourtant qui a débuté vingt-six ans plus tôt avec un premier emploi de comptable dans cette grande banque nationale. On apprécie Xavier on lui confie de plus en plus de responsabilités, jusqu'à lui offrir, en 1973, la direction de la nouvelle agence de W., cette jolie petite commune. Alors là Xavier s'éclate littéralement sur le plan professionnel, il fait du porte-à-porte, il va proposer les services de sa toute nouvelle jolie petite agence à tout ce qui peut avoir un peu d'argent dans le canton. C'est un succès. Il faut dire qu'il est si sympathique, souriant, dynamique avec son allure de gentleman-farmer. Aujourd'hui encore, malgré son revers de fortune à cinquante-cinq ans, on lui en donnerait facilement dix de moins. Généreux en plus, beaucoup trop, scrupuleux aussi et profondément bon au dire de tous ses proches. Une perle. Un peu trop sûr de lui peut-être, un peu trop, et légitimement fier de son succès, de son efficacité. Xavier se sent pousser les ailes d'un ange d'un envoyé de Dieu pour faire le bien sur la Terre. Parmi tous les bénéficiaires de ses largesses, le premier à avoir eu des problèmes c'est justement le garagiste. Xavier a cru que le garagiste était un gentil garagiste. Grossière erreur. L'avenir va le démontrer. Ce chef d'entreprise connaît de sérieuses difficultés dans son entreprise. Est-elle mal gérée ? A-t-il fait une erreur dans ses prévisions commerciales ? La femme du garagiste est-elle trop dépensière ? Le garagiste est, en fait, un homme habitué à traiter les problèmes par la manière forte. Quand il voit que ses comptes périclitent, il vient voir Xavier dans sa jolie petite agence et lui met, comme on dit, les points sur les «i» et les barres aux «t» : «Si vous ne me prêtez pas à nouveau l'argent qu'il me faut, je vous dénonce à la direction de la banque, pour avoir tripoté les comptes.» C'est vrai que le garagiste pourrait le faire chanter, abattre tout son système et mettre ainsi pas mal de gens dans le pétrin. Xavier, contraint et forcé, prête encore à contrecœur. Mais à présent c'est la «restauratrice» qui n'arrive plus à mettre les petits plats dans les grands. Elle utilise une autre tactique pour obtenir un nouveau prêt : elle menace d'aller porter son compte dans une banque concurrente. Et de le faire savoir sur la place publique. Xavier sent que son honneur de directeur est en jeu. Pourtant, avec huit cents clients et trois milliards de centimes en caisse, il ne devrait pas craindre la perte d'une cliente. Son système, pourtant, il s'en rend bien compte, est fragile. Mais, malgré sa seconde «injection» financière le garage est mis en «règlement judiciaire»... C'est la catastrophe car un étranger, le «liquidateur», vient mettre son nez dans les comptes de l'entreprise et il est assez étonné de découvrir ce virement providentiel, mais inexplicable... Pour quelles raisons la banque a-t-elle prêté ces 200 000 F qu'on aurait dû, au vu de la comptabilité du garage, de la non-solvabilité du garagiste, refuser avec la dernière énergie dans le respect des lois draconiennes de la finance ? On en découvre de belles en vérifiant les comptes. A suivre