Les promesses du gouvernement concernant le «traitement» du commerce informel n'ont pas manqué, mais aucun plan d'action n'a encore été révélé. «Il ne s'agira pas de légaliser l'informel, mais de le traiter et de l'intégrer à travers plusieurs mesures et facilitations gouvernementales», a déclaré, le 20 février dernier, le ministre du Commerce, Mustapha Benbada. Parmi les mesures proposées par le ministère, l'autorisation des jeunes commerçants à occuper des espaces aménagés, même sans registre du commerce. Une carte délivrée par la commune, par exemple, peut provisoirement substituer ce registre. Les commerçants illégaux ne peuvent, bien évidemment, demander plus que ça ! Et si les mesures annoncées viennent à être concrétisées, le pays risque de se transformer en grand bazar. L'augmentation croissante du nombre de vendeurs à la sauvette, ces derniers temps, est essentiellement due à l'«engagement» des autorités à «autoriser» cette activité. «Le gouvernement ne pourra pas faire marche arrière, car il aura peur d'autres révoltes. Et nous aurons encore des facilités et plus de liberté à exercer notre activité !», se félicitent des vendeurs à la sauvette exerçant dans différents marchés informels de la capitale. Avec l'attitude du gouvernement visant à calmer le front social en autorisant des activités illégales, l'Algérie deviendra un pays de shop-keepers, tout comme c'était le cas de la Grande-Bretagne avant l'arrivée au pouvoir de Margaret Thatcher, en 1979. Ce pays avait éprouvé d'énormes difficultés à se racheter… L'on se demande si un jour l'Algérie se réveillera et mettra en place une économie productive…