Photo : S. Zoheir Par Smaïl Boughazi Le ministre du Commerce, Mustapha Benbada, a indiqué hier que plusieurs mesures sont en préparation pour fixer les marges bénéficiaires des produits alimentaires de base. S'exprimant en marge d'une réunion avec les cadres centraux et régionaux du ministère, il a indiqué qu'un décret exécutif, qui fixera les marges bénéficiaires de l'huile et du sucre, sera finalisé aujourd'hui lors d'une réunion interministérielle. Ce texte sera par la suite proposé au gouvernement. Il a expliqué que les mesures prises au lendemain des émeutes de janvier dernier font l'objet actuellement d'une étude au niveau du ministère en vue de les prendre en charge dans la prochaine loi de finances complémentaire, étant donné que les droits de douane n'ont pas été supprimés mais suspendus. Deux propositions existent actuellement. La première consiste à rembourser les producteurs et les importateurs de ces produits au cas où les prix dépasseraient les marges fixées, et la seconde concerne l'introduction d'exonérations dans la loi de finances complémentaire. Pour ce qui est de cette deuxième proposition, le ministre sous-entend que ces mesures seront maintenues au-delà du mois d'août prochain. Selon lui, quelque 3 milliards de dinars on été consacrés à l'application de ces mesures. Par ailleurs, il dira que, face aux fluctuations des prix de certains produits sur les marchés internationaux, le gouvernement a aussi décidé d'agir sur les prix des légumes secs. Des réunions ont été déjà organisées avec les importateurs. Contrairement à l'huile et au sucre, 139 opérateurs importent ces produits et 15 seulement détiennent près de 60% du marché. C'est pourquoi, précise-t-il, il leur a été demandé de s'organiser en association. Pour les pâtes alimentaires, le ministre a expliqué qu'elles sont déjà produites à base de matières premières subventionnées par l'Etat, donc leurs prix sont relativement raisonnables. Evoquant les fruits et légumes, il dira que les pouvoirs publics ne peuvent pas intervenir sur leurs prix. Cependant, des investissements seront réalisés pour mieux réglementer et contrôler les marchés de gros, dont quatre marchés nationaux, qui seront équipés et disposeront de toutes les commodités, à Alger, Sétif, Annaba et Oran. S'agissant de l'informel, Benbada a estimé que ce phénomène nécessite un traitement et non une éradication : «Je n'ai jamais dit qu'on déclarera la guerre à l'informel ; nous allons le traiter.» Pour ce faire, un programme national chapeauté par le ministère du Commerce et celui de l'Intérieur et des Collectivités locales sera mis en œuvre avant la fin de l'année. «Il ne s'agira pas de légaliser l'informel mais de le traiter et de l'intégrer à travers plusieurs mesures et facilitations gouvernementales», a-t-il précisé. Un groupe de travail composé des cadres des deux ministères a été installé en octobre dernier pour identifier ces mesures. Le ministre explique dans ce cadre que, parmi les propositions qui pourraient être retenues, l'autorisation des jeunes commerçants à occuper des espaces aménagés même sans registre du commerce, la délivrance d'une carte par la commune qui peut provisoirement substituer le registre du commerce et même une exemption fiscale temporaire. Le ministre a annoncé que les premières assises nationales se tiendront en juin prochain à Alger et regrouperont les responsables et les différents intervenants du secteur du commerce. Elles auront pour objectif principal de lancer de nouveaux projets qui bénéficient d'un maximum de consensus national. En ce qui concerne le contrôle de la qualité, il a annoncé le recrutement, d'ici à 2012, de 5 000 cadres de niveau universitaire, ainsi que la réorganisation des directions régionales pour lesquelles un décret législatif a été promulgué récemment. Il y a lieu de noter enfin que, selon le bilan des directions régionales du commerce, 190 000 interventions ont été enregistrées en 2010 et que 173 000 dossiers ont été transmis à la justice. Les services de contrôle ont ainsi découvert des transactions d'une valeur de 53 milliards de dinars sans factures. 11 000 locaux commerciaux ont été également fermés.