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Art de la parole
Le conte, l'autre façon de faire du théâtre
Publié dans Info Soir le 29 - 03 - 2011

Pratique n Le théâtre ne peut être ramené à une simple pratique de quelque nature qu'elle soit : scénographique, technique (son et lumière), ou encore textuelle (une trame).
Le théâtre est un tout. Il est aussi – et d'abord – une parole, c'est-à-dire l'art de la parole, celui du récitant, c'est l'art de dire et de captiver son auditoire. Il est une performance verbale. C'est de l'art vivant.
Tout commence alors au niveau de la parole, l'art de conter, puisque le théâtre est conte, ce même conte dit par el-goual, el-hakaouati, el-meddah ou encore par le griot, lorsqu'il s'agit de l'Afrique noire, et partagé, le temps d'une représentation, avec l'auditoire, le jour, dans les places publiques ou, le soir, pendant les veillées.
Le théâtre naît et prend forme dans le conte. Celui-ci relève systématiquement de l'art de la parole, il est une démonstration théâtrale en soi, puisqu'il y a un travail de mise en scène tant par la gestuelle que par le dit – avant même la tragédie grecque.
Ainsi, le théâtre est conte, et celui-ci est, inversement, théâtre, puisqu'il y a la mise en situation de la parole ; celle-ci est vivante et est véhiculée dans l'espace comme dans le temps. Le conte se révèle une autre manière de pratiquer le théâtre, de l'articuler et de le jouer. De le dire.
«Le théâtre n'est pas simplement sur scène ou des pièces de théâtre», explique Saïd Ramdani, dramaturge et spécialiste en art de la parole, qui poursuit : «le théâtre a différents genres, différentes pratiques et différents arts, d'où son appellation de ‘'spectacle vivant'', et les arts de la parole font partie des arts dramatiques, puisque cette parole raconte l'homme, son existence comme ses drames.»
Qui dit art de la parole, dit conte, entre autres. Le théâtre est susceptible de puiser dans différents registres, expériences et pratiques : « il y a la poésie narrative, le chant épique, il y a également le chant narratif, à l'exemple du blues, de l'imzad, du rap ou du slam…», souligne Saïd Ramdani pour qui cette parole s'arrange et se dispose pareille à une narration.
Toutes ces composantes organisent, structurent et définissent la pratique théâtrale. Toutes adhèrent au patrimoine oral. Toutes sont des récits oraux. Le théâtre en tant qu'art de la parole, donc art du spectacle, vivant et démonstratif, l'art authentique et de l'immédiat, puise dans l'expression orale, qu'elle soit traditionnelle ou moderne. Il se définit comme bien patrimonial immatériel, mais aussi comme garant de l'oralité. «Si on l'utilise comme tel, l'on peut prétendre que le théâtre aide à la sauvegarde du patrimoine oral dans ses différents registres», fait-il savoir, et de reprendre : « si l'on parle du théâtre algérien, nous avons deux exemples concrets : Alloula et Kaki. Tous deux ont mis en place un laboratoire de réflexion, de recherche et d'expérimentation autour de la halqa qui fait partie du patrimoine orale et de la tradition.» Ainsi, le théâtre s'intéresse de près au patrimoine oral (conte, mythe, chant, proverbes…) et il joue un rôle significatif, lorsqu'il est pratiqué en ce sens, dans la sauvegarde et la pérennisation de l'oralité.
Le conte peut être joué aussi bien en plein air, dans les places publiques, qu'à l'intérieur dans un espace clos, figé et fixé par les normes du théâtre classique, voire aristotélicien. L'écoute est différente. Avec le conte, le public est attentif à la parole dite, tout comme il est concentré sur la gestuelle du récitant. Le geste comme la parole sont imagés, décrivant, çà et là, tantôt par visions tantôt par impressions, des situations… Le conteur prend la parole, entame l'histoire : par l'intonation et la gestuelle, il met le conte en espace. Une mise en scène stylisée, dépouillée mais truculente par la parole, riche en gestuelle : le conte est installé. L'ambiance est créée. L'on entre dans le conte. On le vit. On le ressent. Cette mise en espace du conte est accentuée, appuyée par la musique : des instruments traditionnels bendir, karkabou ou encore, du côté africain, une calebasse, le tout illustre la trame, la poésie du conte. Cela confère au conte un jeu théâtral vrai et naturel. L'installation du conte dans une scène ouverte, le jeu s'impose autrement que dans un espace fermé : il est plus court et plus rythmé. Il est instantané, similaire à l'improvisation. C'est un jeu du moment, joué sur place, suivant l'intérêt de l'auditoire. C'est aussi un jeu d'interaction : le public se met avec le récitant dans un rapport de réciprocité, créant par là une ambiance interactive. Dans un lieu clos ou sur scène aristotélicienne, la mise en espace du conte fait appel aux mêmes outils de mise en scène utilisés dans un travail théâtrale classique. Ainsi, si dans un espace clos, l'on assiste à un travail de mise en scène, dans un espace ouvert, l'on a affaire, en revanche, à l'improvisation.


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