Résumé de la 45e partie n Arrivé à Whitehaven Mansions, Colin est très heureux de retrouver son ami Hercule Poirot... Saisissant un autre livre : — Tenez, voici Garry Gregson, un des écrivains les plus prolifiques du policier : soixante-quatre romans à son actif, si ma mémoire est bonne. Eh bien, il se passe beaucoup de choses dans ses livres, c'est un magma confus d'évènements incroyables. Du mélodrame à la pelle ! Du sang, des cadavres, des indices, en veux-tu, en voilà. Rien à voir avec la réalité ! Puis, s'emparant d'un nouveau volume : — Les Aventures de Sherlock Holmes, dit-il amoureusement. Un maître, prononça-t-il avec respect. — Qui ça ? Sherlock ? — Oh ! non, pas lui : sir Arthur Conan Doyle, l'auteur. Pourtant que d'invraisemblances, de procédés. Mais compensés par un tel talent littéraire, un tel rythme dans la langue. Et ce merveilleux docteur Watson, quelle création ! Ah ! vraiment, un succès mérité ! — A propos, dis-je, si je suis venu vous voir, c'est que j'ai moi-même un cas assez difficile à résoudre : un joli petit assassinat. — A résoudre ? fit Poirot. Un assassinat, dites-vous ? - — Oui, et totalement incompréhensible, voilà le hic. — Impossible, dit Poirot. Tout s'explique, tout. Du fond de son fauteuil, en tapotant machinalement le bras du bout des doigts, il m'écoutait lui raconter l'affaire en détail. Quand je me tus, il ne fit aucun commentaire. — Eh bien, m'écriai-je impatienté au bout de quelques secondes, qu'avez-vous à dire ? — Que voulez-vous que je dise ? — Donnez-moi la solution. A vous entendre, j'ai toujours compris qu'il suffisait de rester bien tranquillement à réfléchir dans son fauteuil pour trouver une réponse à tout. Qu'il était parfaitement inutile d'aller courir de droite et de gauche en quête d'indices. — C'est bien ce que j'ai toujours affirmé. — Bon, alors je vous accuse de bluff. Poirot, vous me décevez. J'étais persuadé que vous me trouveriez la clef de l'énigme sur-le-champ. — Mais, mon cher, jusqu'ici vous ne m'avez tracé qu'un schéma. Il y a bien d'autres points à éclairer. On va sans doute rapidement identifier la victime. La police excelle dans ce genre de travail. — Donc, d'après vous, pour le moment il n'y aurait rien à faire. — Il y a toujours quelque chose à faire. — Par exemple ? Brandissant un index énergique sous mon nez : — Par exemple, bavarder avec les voisins. — C'est déjà fait. J'accompagnais Hardcastle dans ses interrogatoires. Ils ne savent rien. — Ah ! tcha, tcha, tcha, c'est votre opinion personnelle. Mais c'est faux, je vous le garantis. Si on leur demande s'ils ont vu quelque chose d'anormal, les gens vous répondent non, bien sûr. Et vous prenez cela pour argent comptant. (A suivre...)