Résumé de la 119e partie n Julia a très peur, quelqu'un frappe à la porte de sa chambre au milieu de la nuit et secoue la poignée, mais sans pour autant faire de tapage... Elle avait la certitude que son absence ne serait pas remarquée tout de suite. La vie du collège était trop désorganisée, il manquait deux professeurs, et plus de la moitié des élèves étaient rentrées chez leurs parents. Cela signifiait qu'il faudrait restructurer tous les cours, si bien que nul ne noterait la disparition de Julia Upjohn avant le déjeuner, et alors... Julia regarda une dernière fois sa montre, parvint facilement, en rampant le long d'une branche, jusqu'au faîte du mur, s'y assit à califourchon, puis sauta de l'autre côté avec légèreté. Il y avait, à une centaine de mètres, un arrêt où un bus arriverait dans quelques minutes. Le bus était à l'heure. Julia lui fit signe et elle y monta, non sans avoir extrait de sa robe un chapeau de feutre dont elle avait coiffé ses cheveux un peu ébouriffés. Elle descendit à la gare et prit un train pour Londres. Dans sa chambre, posé sur le lavabo, elle avait laissé un message destiné à miss Bulstrode : Chère miss Bulstrode, Je n'ai pas été enlevée, et je ne fais pas une fugue, ne vous inquiétez donc pas. Je reviendrai aussi vite que possible. Très respectueusement, Julia Upjohn Au 228, Whitehaven Mansions, Georges, l'impeccable valet de chambre d'Hercule Poirot, ouvrit la porte et découvrit avec quelque étonnement une collégienne dont la frimousse aurait eu grand besoin d'être débarbouillée. — Puis-je voir Mr Hercule Poirot, s'il vous plaît ? Il fallut à Georges une fraction de seconde de plus que de coutume pour répondre. Il jugeait la visiteuse inattendue : — Mr Poirot ne reçoit que sur rendez-vous. — J'ai bien peur de ne pas pouvoir attendre d'en obtenir un. Il faut vraiment que je le voie tout de suite. C'est très urgent. Il s'agit de plusieurs meurtres et d'un vol ainsi que des choses du même genre. — Je vais voir si Mr Poirot peut vous recevoir. Il l'abandonna dans le hall et s'en fut consulter son maître : — Une jeune personne, qui souhaite voir Monsieur d'urgence. — Et puis quoi, encore ? s'offusqua Hercule Poirot. Comme si c'était aussi facile que cela ! — C'est ce que je lui ai fait observer, Monsieur. — Quel genre de jeune personne ? — Eh bien, Monsieur, c'est plutôt une gamine. — Une gamine ? Une jeune personne ? Qu'entendez-vous au juste par là, Georges ? Ce n'est pas exactement la même chose. — Je crains que Monsieur n'avait pas bien saisi. C'est, dirais-je, une gamine — d'âge scolaire —, plus précisément. Mais, bien que sa robe ne soit pas très propre, et qu'elle soit même déchirée, c'est tout de même une jeune personne. (à suivre...)