Menace n Si un plan de sauvegarde de ce créneau n'est pas mis en place dans les meilleurs délais, le métier risque de disparaître. Les participants à la troisième conférence nationale des bijoutiers ont appelé, hier, à l'ouverture de filières en orfèvrerie dans les instituts et centres de formation professionnelle du pays. Les participants à cette rencontre, organisée sous le thème «Commerce de l'or et perspectives de son développement au service de l'économie nationale», ont également mis l'accent sur l'importance de l'encadrement des jeunes en formation par des artisans à même de leur transmettre leur expérience. Ils ont également souhaité que les parties concernées par ce créneau réfléchissent à la création d'un institut national d'industrie aurifère. «Le métier de bijoutier est en voie de disparition. Hérité de père en fils, il est entre les mains de milieux restreints», a relevé le président de la Chambre de commerce et d'industrie Beni Chougrane de Mascara, Mustapha Boussabie, devant des artisans et bijoutiers représentant une vingtaine de wilayas du pays, ainsi que des représentants des services des impôts et des Douanes. «Cette activité est susceptible de contribuer au développement grâce à la formation des jeunes», a-t-il ajouté, avant de faire état du recensement d'environ 4 000 artisans et 100 000 bijoutiers activant au niveau national. «Ce nombre peut doubler, tout comme la création d'emplois directs et indirects dans ce domaine, si les conditions sont toutefois réunies pour le transfert du savoir-faire», a estimé M. Boussabie. Les bijoutiers ont soulevé, au cours de cette rencontre, nombre de problèmes auxquels ils sont confrontés, dont notamment l'approvisionnement en matière première. Parmi les recommandations formulées, l'autorisation des artisans en orfèvrerie à importer la matière première de l'étranger et d'annuler la TVA et les taxes douanières, afin de réactiver les ateliers en cessation d'activité qui peuvent employer plus de 20 000 jeunes. Il a été proposé également la création d'une commission nationale mixte regroupant les services des impôts et les représentants des artisans et bijoutiers chargée de trouver des solutions aux préoccupations des professionnels, notamment en ce qui concerne la réduction du droit d'estampillage, qui est actuellement de 40 DA, pour le ramener à 20 DA et l'étendre de l'artisan au bijoutier. A noter que cette conférence a été organisée par la Chambre de commerce et d'industrie Beni Chougrane de Mascara en collaboration avec l'Union générale des commerçants et artisans algériens (Ugcaa).