Manifestations n Pas moins de 5 000 personnes ont pris part hier, dimanche, à Casablanca, à une marche pacifique initiée par le mouvement «Jeunes du 20 Février». Au cours de cette marche organisée au centre de la capitale économique du Maroc, les manifestants ont notamment, scandé durant près de quatre heures : «Non à une Constitution octroyée», «Oui à une Constitution qui consacre la souveraineté du peuple», «Pour l'abrogation de l'article 19» (article qui sacralise la personne du roi), «Le roi règne mais ne gouverne pas», réclament-ils. Sur des pancartes, les manifestants ont écrit : «Pas d'association entre la richesse et le pouvoir», «Le peuple veut un Maroc nouveau», «Non au despotisme», «Ecoutez la voix du peuple» et «Non aux Constitutions en l'absence des masses». Des animateurs du mouvement ont souligné que cette marche vise à signifier que le discours royal du 9 mars dernier annonçant une réforme de la Constitution marocaine ne satisfaisait pas les revendications des «Jeunes du 20 Février» pour des changements politiques de fond. «Nous maintenons nos principales revendications, à savoir, la dissolution du Parlement, la démission du gouvernement et l'instauration d'une monarchie parlementaire avec une réelle séparation des pouvoirs», a déclaré Chakir Aboubakr, étudiant et militant du mouvement à Casablanca. Il a ajouté que «le changement démocratique doit aboutir à l'indépendance de la justice, à la liberté de la presse et à la libération des détenus politiques et d'opinion». De son côté, Hamza Aït-Hammou, membre du groupe Attack-Maroc et du mouvement estime que «la Constitution revendiquée doit être l'émanation du peuple et son élaboration doit être confiée à une assemblée constituante élue, reflétant tous les courants de la société marocaine». «Nous réclamons également une justice sociale, la réforme de plusieurs secteurs, en particulier la santé, l'éducation et la justice, dont la mission est de juger les symboles de la corruption», a-t-il dit. Pour sa part, Nizar Bennamate, étudiant et membre du mouvement du 20 Février de Rabat souligne que la manifestation d'aujourd'hui à pour but de démontrer, encore une fois, que les jeunes et les associations qui les soutiennent rejettent la commission ad hoc chargée d'élaborer une nouvelle Constitution qui n'émane pas du peuple. «Cette commission n'est pas légitime et ses membres ne sont pas crédibles», a-t-il affirmé, en ajoutant que «le mouvement n'allait pas s'arrêter, car il refuse les réponses partielles à nos revendications». Le roi Mohammed VI avait annoncé la mise en place d'une «commission ad hoc» pour la réforme de la Constitution en délimitant «sept fondements majeurs» pour cette révision. La commission doit présenter ses propositions d'ici à juin prochain avant l'organisation d'un référendum dont la date n'a pas été fixée. Des rassemblements et marches étaient également prévus dans d'autres villes marocaines, notamment à Marrakech, Agadir, Fès et El-Jadida, pour réclamer des changements démocratiques.