Résumé de la 11e partie n Emma épouse lord Hamilton et devient lady Hamilton, au grand désespoir du neveu du diplomate, Charles Granville, qui voit ainsi son héritage s'éloigner… Cependant, les événements rattrapent le couple. L'Europe est en ébullition, de la France souffle le vent de la Révolution mais aussi de la guerre. Depuis 1791, les révolutionnaires parlent d'une guerre des «peuples contre les rois», mais à l'idéal de liberté se mêle de plus en plus un sentiment national ; la guerre étant aussi celle de pays, traditionnellement ennemis. Le roi de France est exécuté en janvier 1793, quelques mois après, le 23 août, le peuple de Paris se soulève ; un gouvernement révolutionnaire est installé, il demande la fin des privilèges, de la féodalité et proclame l'égalité de tous, mais en même temps, il préconise la guerre contre les puissances despotiques… L'Angleterre est menacée, ainsi que son alliée les Deux-Siciles. Lady Hamilton, jusque-là apolitique et uniquement préoccupée par les réceptions et les plaisirs, prend position. Elle est, bien entendu, anti-française et participe à toutes les discussions. Aujourd'hui, on parle de Toulon, le port français tenu par les royalistes et les Anglais, venus leur prêter main forte et on évoque le courageux capitaine – il n'est pas encore l'amiral que va connaître l'histoire – Nelson Horatio Nelson. Il vient d'être reçu, à l'ambassade, par lord Hamilton à qui il a remis une missive de l'amiral Hood. Celui-ci lui demande de persuader le royaume de Sicile d'entrer dans la guerre contre la France et de fournir à l'Angleterre les renforts dont elle a besoin. Lady Hamilton l'a vu et elle a été éblouie par l'homme. Nelson a trente-cinq ans et c'est un homme plutôt chétif et petit de taille. Mais quelle volonté, quelle force morale se dégagent de lui ! Entré à la marine à l'âge de douze ans, ce fils de pasteur va vite gravir les échelons de la hiérarchie en devenant lieutenant à dix-neuf ans et capitaine de vaisseau à vingt et un ans. Il a participé à des campagnes au Canada et en Amérique, contre les indépendantistes. En 1787, lors d'un séjour aux Antilles, il fait la connaissance d'une veuve, Fanny Nisbet, qu'il épouse. Il recueille également son fils, Josiah, et, ensemble ils retournent en Angleterre. Nelson se retrouve au chômage et il compte s'installer comme fermier quand la Révolution française ramène la guerre. Sans hésiter, il accepte de reprendre du service et il se retrouve à la tête de «L'Agamemnon», une unité avec laquelle il se rend à Naples, envoyé par l'amiral Hood pour demander des renforts. Il est accueilli par une foule en délire et le roi Ferdinand vient en personne le saluer. A l'ambassade d'Angleterre, lord Hamilton l'a reçu avec effusion et lui a offert l'hospitalité, avec générosité. «Le capitaine Nelson va rester quelques jours parmi nous, a dit lord Hamilton à son épouse, tâchons, mon amie, de rendre son séjour agréable !» Le séjour sera très agréable, Nelson allant de réception en réception. Lord Hamilton lui obtient le soutien inconditionnel des Deux-Siciles et, au bout de douze jours, il reprend la mer. En emportant avec lui l'image de lady Hamilton, qui l'a subjugué… (A suivre...)