Danger n L'évolution de la situation politique et sécuritaire en Libye n'est pas sans inquiéter les autorités algériennes. La vigilance est recommandée. Le retrait de l'armée libyenne des frontières avec l'Algérie suite à la situation interne dans ce pays, représente un réel danger. D'ailleurs, un terroriste a déjà été abattu par les gardes frontières algériens alors qu'il tentait de s'infiltrer en Algérie. Dans un point de presse qu'il a animé hier, mardi, en marge de la visite effectuée par le chef de l'Etat dans la wilaya de Tamanrasset, le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales a affirmé que la situation sécuritaire au niveau des frontières algéro-libyennes est «extrêmement inquiétante» étant donné que l'Algérie est désormais accessible aux groupes terroristes qui pourraient profiter de la situation. Appuyant ses dires, Daho Ould Kablia a ajouté que «des terroristes ont tenté ou tentent de s'infiltrer par la frontière libyenne». «Nous sommes contre l'ingérence dans les affaires internes libyennes mais quand nos intérêts sont menacés, nous devons les protéger», a ajouté le ministre en précisant que l'armée nationale dispose d'équipements spéciaux et d'avions pour sécuriser les frontières. Toutefois, précise-t-il, la conjoncture sécuritaire et politique actuelle nécessite la vigilance des habitants des régions frontalières du sud du pays. Le ministre a expliqué que ces habitants, de par les relations qu'ils entretiennent avec les citoyens des pays voisins, «peuvent jouer un rôle dans la sécurisation des frontières, à travers leur vigilance». «Les habitants de la région sont les mieux informés sur ce qui se passe dans les localités frontalières», a-t-il insisté. Un avis partagé par le ministre délégué chargé des Affaires maghrébines et africaines, Abdelkader Messahel, qui, dans un communiqué exprimant la position de notre pays face à la situation actuelle en Libye, a affirmé que l'Algérie s'inquiète de la présence croissante d'Al-Qaîda du Maghreb islamique (Aqmi) et d'une plus grande circulation d'armes en Libye. Selon lui, l'Aqmi pourrait «accaparer un armement lourd et sophistiqué de nature à mettre en péril la sécurité dans cette région et bien au-delà». Le ministre a également évoqué la situation en Libye et ses conséquences sur la sécurité et la stabilité des pays du voisinage et par la présence de plus en plus remarquée et constatée d'Aqmi en Libye et la grande circulation d'armes. Emigration clandestine 3 065 personnes refoulées en 2011 S'agissant de l'émigration clandestine, autre question préoccupante dans la région de l'extrême sud du pays, M. Ould Kablia a estimé qu'il s'agissait d'un «véritable cercle vicieux», à partir du moment où un migrant clandestin expulsé d'Algérie y revient plus vite qu'il n'en a été refoulé car il n'existe pas de personnes de l'autre côté des frontières pour prendre en charge les refoulés, a-t-il noté. En 2009, un total de 13 217 émigrés clandestins ont été refoulés de Tamanrasset, contre 11 332 en 2010 et 3 065 durant le premier trimestre de l'année en cours, soit une moyenne de 1 000 émigrés clandestins refoulés par mois, issus d'une trentaine de nationalités, y compris des Asiatiques.