Le Président tunisien déchu Zine El-Abidine Ben Ali avait donné l'ordre de bombarder un quartier de la ville de Kasserine, dans le centre-ouest de la Tunisie, pour mater la révolution, quelques jours avant sa chute, rapporte la presse d'aujourd'hui mercredi. Cité par plusieurs quotidiens, le président de la commission d'investigation sur les violations et les abus commis pendant les mouvements de protestations dans le pays, Taoufik Bouderbala, a révélé qu'en voulant faire bombarder la cité Ezzouhour, «l'intention était claire de faire plier la région et de mettre à genoux ses habitants par des meurtres collectifs avec préméditation». La cité Ezzouhour, un quartier surpeuplé de la ville, avait été particulièrement visé par les sbires du régime agonisant en janvier. Vingt-trois personnes ont été tuées dans la ville pendant les affrontements violents entre les habitants et les agents des forces de l'ordre avant la fuite de Ben Ali le 14 janvier pour l'Arabie saoudite, selon M. Bouderbala. «L'enquête a abouti à la conclusion que les armes à feu ont été utilisées avec l'intention de tuer (..) la majorité des blessures constatées sont au niveau de la tête et du cœur sans oublier le fait que c'est un travail de groupe. Ce sont des tireurs d'élite faisant partie des brigades de l'ordre public», a-t-il précisé à la presse.