Situation n Les forces de l'OTAN poursuivent les raids aériens, alors que la France, l'Italie et la Grande-Bretagne comptent envoyer des conseillers militaires. Sept «civils» ont été tués hier soir et 18 autres blessés lors de raids de l'OTAN sur la région de Khellat Al-Ferjan, au sud-ouest de Tripoli, a indiqué l'agence officielle libyenne Jana. «Une source militaire a annoncé que sept civils ont été tués et 18 autres blessés par le raid de l'agresseur colonialiste croisé qui a visé ce soir la région de Khellat Al-Ferjan», a rapporté l'agence. Jana a ajouté que le bombardement a détruit un «certain nombre de maisons et a terrorisé les femmes et les enfants dans cette région». La télévision libyenne Allibya avait indiqué plus tôt que «la région de Khellat Al-Ferjan a été la cible de raids barbares et croisés qui ont fait des martyrs et des blessés parmi les habitants de la région et détruit leurs maisons». L'OTAN a mené dans la journée des raids sur la région de Bir Al-Ghanam, à une cinquantaine de kilomètres au sud-ouest de Tripoli, faisant quatre morts «parmi les civils», a rapporté l'agence Jana. Sur le plan militaire, la France et l'Italie ont annoncé, hier, après les Britanniques, l'envoi en Libye de conseillers militaires auprès de la rébellion, alors que les insurgés de la ville de Misrata, où tout commence à manquer, demandaient un déploiement de troupes au sol. Le président du Conseil national de transition (CNT), Moustapha Abdeljalil, reçu à Paris, a plaidé en faveur d'une «intensification» des frappes, notamment à Misrata, «où la situation est très grave», selon lui. Navi Pillay, haut commissaire de l'ONU aux droits de l'homme, a condamné l'utilisation de bombes à sous-munitions dans cette ville, évoquant «des crimes internationaux». Nouri Abdallah Abdoullati, l'un des chefs insurgés de la ville, avait demandé, mardi soir, l'envoi de soldats français et britanniques sur la base de principes «humanitaires». «Il s'agit d'une situation de vie ou de mort», avait-il affirmé. Vivres, médicaments et services commencent à manquer à Misrata : des queues se forment devant les boulangeries, où le pain se fait de plus en plus rare, et devant les stations-service. Le ministre français des Affaires étrangères, Alain Juppé, s'est déclaré, mardi, «tout à fait hostile» à l'éventualité d'une intervention au sol. En revanche, quelques officiers français effectuent une mission pour conseiller le CNT. «Il y a des éléments militaires qui sont avec notre représentant diplomatique auprès du CNT» à Benghazi, a déclaré le Président français, Nicolas Sarkozy, après avoir reçu M. Abdeljalil. Cette assistance n'a cependant «absolument rien à voir avec l'envoi de troupes» au sol, a insisté M. Sarkozy. Rome a également annoncé, hier, mercredi, l'envoi de dix instructeurs militaires à Benghazi, à l'instar de Londres, mardi. «Il faut entraîner les rebelles», a déclaré le ministre italien de la Défense, Ignazio La Russa. Le Président Barack Obama «soutient» la décision des alliés d'envoyer des conseillers militaires et «pense qu'elle va aider l'opposition», a indiqué la Maison-Blanche, en précisant que Washington n'entendait pas non plus déployer de troupes au sol.