Siège n Plusieurs personnes ont été tuées et d'autres blessées à Deraa, dans le sud de la Syrie, où «plus de 3 000» membres des forces de sécurité ont pénétré ce lundi matin. Il y a «des morts et des blessés», a indiqué un militant ayant pu entrer en contact avec Deraa. Il a ajouté que les habitants ne pouvaient pas confirmer le nombre de morts car «les corps sont dans la rue et ils ne peuvent pas les récupérer». «Des snipers ont pris position sur les toits et les chars sont dans le centre-ville», a-t-il ajouté. Un militant sur place avait indiqué auparavant que des centaines de membres des services de sécurité syriens, appuyés par des blindés, avaient pénétré ce lundi matin dans Deraa, où des tirs nourris étaient entendus. Par ailleurs, d'après des militants, il y a aussi des raids des services de sécurité en cours à Douma et al-Mouadamiyeh, près de Damas. «Les hommes des services de sécurité sont entrés par centaines dans la ville de Deraa, dans des chars et des blindés», a déclaré le militant Abdallah Al-Harriri, joint par téléphone depuis Nicosie. «Les hommes tirent dans toutes les directions et avancent derrière les blindés qui les protègent», a-t-il ajouté. «L'électricité est coupée et les communications téléphoniques sont presque impossibles», a-t-il encore dit. La contestation contre le régime est née à Deraa où des dizaines de Syriens ont été tués lors de la violente répression des manifestations par les services de sécurité. Hier, dimanche, des milliers d'habitants de la province de Deraa ont enterré plusieurs victimes de la répression, après la prière. Une manifestation a suivi sans que les forces de sécurité interviennent, a indiqué un militant. Les protestataires ont brandi des drapeaux syriens et des pancartes appelant «à la suppression de l'article 8 de la Constitution» sur la suprématie du parti unique Baas, a-t-il ajouté sous le couvert de l'anonymat. La plupart des commerces étaient restés, hier, dimanche, fermés en signe de deuil, alors que treize personnes ont été tuées et plusieurs autres blessées par les forces de l'ordre à Jableh, près de Lattaquié, au nord-ouest du pays, a indiqué ce lundi matin un militant des droits de l'homme. Un précédent bilan faisait état de quatre morts. Le nouveau gouverneur de la région s'est rendu en visite dans la ville, où il a rencontré des dignitaires à la mosquée, a indiqué le militant. C'est après son départ que les forces de l'ordre ont encerclé la ville et ont commencé à tirer sur les gens, a-t-il ajouté. Ce nouveau bilan porte à au moins 361 le nombre de personnes ayant péri depuis le début, le 15 mars dernier, du mouvement de contestation. Le régime, malgré ses annonces de réformes telles que l'abrogation de la loi d'urgence et des tribunaux d'exception, persiste à réprimer les manifestations, selon les opposants et les ONG internationales. Une vague d'arrestations a été menée ces derniers jours par les services de sécurité dans les rangs des militants opposés au régime du Président Bachar al-Assad. Wissam Tarif, qui dirige un groupe syrien de défense des droits de l'homme basé à Séville et appelé Insan, a indiqué, hier, dimanche, que 221 personnes avaient disparu en Syrie depuis vendredi dernier.