Décadence n Rien ne va plus à l'USM Alger qui, malgré le passage au professionnalisme, n'arrive plus à retrouver sa place parmi l'élite en plongeant dans le bas du tableau. La formation de Soustara ne cesse d'aligner les mauvais résultats avec son neuvième match sans victoire, suite à son nul hier face à l'USM El-Harrach. Pis encore, la grogne des supporters a été grande à tel point que l'on a assisté à des scènes auxquelles le club de Soustara ne nous a pas habitués. L'ancien joueur des Rouge et Noir, Layati dévoile une partie des raisons de ce passage à vide : «J'ai fait partie de l'effectif de l'USMA, il y a quelques mois. Je suis donc bien placé pour dire que je connais bien cette équipe. Mais en toute franchise, j'avoue ne pas l'avoir reconnue aujourd'hui car, malgré l'avantage du terrain et le soutien du public, les joueurs semblaient trop crispés. C'est probablement dû à la pression. C'est du moins ce que je pense.» Il est vrai que depuis plusieurs jours, l'équipe vit sous une forte pression, la preuve est que les joueurs ont été abreuvés d'insultes dès leur entrée sur le terrain, avec une mention spéciale pour le capitaine Karim Ghazi. A la fin de la rencontre, plusieurs fans révoltés et excités ont fait irruption dans les vestiaires (on ne comprend d'ailleurs pas comment ils y ont accédé) pour tenter d'agresser les joueurs. Il a fallu l'intervention de deux anciens cadres et de surcroît respectés, en l'occurrence Dziri Billel et Mounir Zeghdoud, pour éviter l'irréparable. Même les 200 stadiers ont eu du mal à freiner l'ardeur des supporters zélés qui, au lieu d'encourager leur équipe durant ces moments difficiles de transition, ont semé la peur chez les joueurs et le désarroi au sein d'un club qui était plutôt un bel exemple de sportivité. Ne s'arrêtant pas à l'incident du vestiaire, ces mêmes énergumènes se sont attaqués à des véhicules au niveau du parking et forceront Renard et ses joueurs à rester plus de deux heures à l'intérieur du stade. Triste réalité. Que dire, par ailleurs, de cette guéguerre déclarée entre les galeries de l'USMA et du MCA pour un stade… Omar-Hamadi qui, en fait, n'appartient à personne puisqu'il reste la propriété des collectivités locales. Et ce n'est pas un contrat de concession qui va donner des droits de propriété sur cette enceinte qui, au fond, ne répond plus aux normes d'une compétition dite professionnelle, malgré les efforts du groupe Haddad, propriétaire de l'USMA, pour améliorer les conditions de ce vieux stade. Et avec un calendrier loin d'être favorable pour les prochaines journées, les Rouge et Noir vont jouer la peur au ventre et risquent de s'enliser davantage dans les profondeurs du classement, si un sursaut d'orgueil et une action salutaire n'interviennent pas de la part de la grande et la vraie famille usmiste. A. Salah-Bey