C'est en décembre 1848, que Bugeaud, nommé gouverneur de l'Algérie, va inaugurer une nouvelle politique de répression, la politique de la terre brûlée que l'on croyait proscrite par les nations civilisées : il faut détruire les villes et les villages, brûler les récoltes, dominer l'agriculture des Arabes, les empêcher de semer, de récolter… Cette méthode sauvage montre le vrai visage du colonialisme français et va à jamais marquer les Algériens. Un officier de l'état-major français de l'époque, Pellisier de Reynaud, écrira dans ses Annales algériennes : «Le plus grand mal que nous ait fait Abdelkader a été de nous mettre dans la nécessité de ne représenter qu'une idée brutale, une idée de destruction, tandis qu'il représente, lui, une idée morale, une idée d'organisation.» Il faut peut-être ajouter : une idée de civilisation.. Des villages et des villes sont détruits et pillés : Tafraout, Saïda, Taza, Boghar, Sebdou…Des centaines de personnes, hommes, femmes et enfants sont massacrées, les tribus sont razziées, les silos brûlés, des régions entières livrées à la famine. En 1842, Bugeaud triomphe : «Abdelkader, écrit-il, a perdu les cinq sixièmes de ses Etats, tous ses forts et dépôts, son armée permanente et qui, pis est, son prestige.»