Résumé de la 8e partie n Après d?éclatantes victoires remportées sur l?envahisseur, l?Emir Abdelkader accepte de nouveau de signer un traité de paix. Mais devant les velléités d?extension des Français, la guerre reprend en 1839. Les débuts de la guerre sont favorables aux Algériens, les Français se tenant sur la défensive. Le maréchal Valée, en dépit des moyens mis à sa disposition, ne parvient pas à les refouler en Oranie. C?est alors qu?en décembre 1848, Bugeaud, nommé gouverneur de l?Algérie, va inaugurer une nouvelle politique de répression, la politique de la terre brûlée, que l?on croyait proscrite par les nations civilisées : il faut détruire les villes et les villages, brûler les récoltes, dominer l?agriculture des Arabes, les empêcher de semer, de récolter, de pâturer? Cette méthode sauvage montre le vrai visage du colonialisme français et va à jamais marquer les Algériens. Un officier de l?état-major français de l?époque, Pellisier de Reynaud, écrira dans ses Annales algériennes : «Le plus grand mal que nous ait fait Abdelkader a été de nous mettre dans la nécessité de ne représenter qu?une idée brutale, une idée de destruction, tandis qu?il représente, lui, une idée morale, une idée d?organisation.» Il faut peut-être ajouter : une idée de civilisation. Des villages et des villes entières sont détruits et pillés : Tafraout, Saïda, Taza, Boghar, Sebdou? Des centaines de personnes, hommes, femmes et enfants sont massacrées, les tribus sont razziées, les silos brûlés, des régions entières livrées à la famine. En 1842, Bugeaud triomphe : «Abdelkader, écrit-il, a perdu les cinq sixièmes de ses Etats, tous ses forts et dépôts, son armée permanente, et qui pis est, son prestige.» Le sanguinaire conquérant espérait que sa sinistre politique allait atteindre enfin son objectif : arrêter la résistance. L?Emir se réfugie dans le Sud, il n?a plus de bases économiques et territoriales, mais il continue à combattre l?envahisseur. Bugeaud va lui-même rendre hommage à cette ténacité en comparant Abdelkader à Napoléon qui, perdant l?Europe, se déploie dans la campagne de France ! Cependant, alors qu?il se dirigeait vers le djebel Amour, en mai 1845, le duc d?Aumale parvient à le rejoindre et à s?emparer de ses tentes (ou smala), pillant les dizaines de milliers de gens qui le suivaient. C?est un coup rude pour Abdelkader, qui voit de nouveau des partisans l?abandonner. Mais ses fidèles sont avec lui et les Français ne parviennent pas à le prendre. En 1843, devant le danger d?être pris, il se réfugie au Maroc. Bugeaud lui envoie aussitôt des émissaires pour lui proposer la paix et, pour lui, un transport à La Mecque. Abdelkader lui envoie cette réponse cinglante : «Je connais parfaitement ma religion et je sais qu?une heure passée à combattre l?infidèle est préférable pour un soldat à soixante-dix ans passés à La Mecque !» Il va tenter de persuader le sultan du Maroc d?entrer en guerre contre les Français. Ceux-ci, pour l?intimider, s?emparent de Lalla Maghnia, localité algérienne à la frontière du royaume chérifien. (à suivre...)