A propos du système LMD adopté en Algérie depuis quelques années, le recteur de l'université de Béjaïa, le Pr Djoudi Merabet, a estimé qu'il «a donné des résultats positifs, il a réussi en termes d'employabilité, en revanche, le système classique a enregistré un taux de déperdition scolaire très élevé». Sur 2 030 étudiants, 58% ont été recrutés, selon une étude évaluative du système LMD réalisée sur une filière en 2008. Le recteur de Béjaïa précisera encore : «C'est le système le plus performant, dans la mesure où il lie qualité et compétitivité et est capable de s'adapter aux besoins du marché. C'est aussi un système efficient, efficace et transparent, puisqu'il permet une bonne qualité de gouvernance. Il favorise la formation des métiers et l'encadrement des enseignants, ainsi que l'orientation vers le développement et la recherche. Il permet un brassage culturel puisqu'il favorise la mobilité nationale et internationale. Ce sont toutes ces raisons qui nous poussent à aller vers ce système mondialisant», a-t-il argué. A-t-on les moyens pour une mise en application de ce système ? A cette question, ce responsable a répondu : «Je ne dis pas qu'il n'y a pas d'insuffisances à combler, mais il faut progresser. Il est inquiétant de voir certaines personnes continuer à le critiquer. Aujourd'hui, nous sommes à la troisième phase du système. Nous n'avons pas encore formé le premier doctorant pour anticiper sur les résultats du LMD et parler d'échec», a-t-il regretté. Cela étant : «Qui a dit que le système LMD est à l'origine de la grève des étudiants ?», a répondu M. Merabet à une question d'un journaliste. «Ce n'est pas vrai. Le LMD a donné de bons résultats. Et c'est l'inverse qui s'est produit, c'est une minorité du système classique qui a posé ce problème.» De l'avis du conférencier, le système LMD a rendu les étudiants plus libres et autonomes, mais le manque de moyens dans certaines universités et facultés a suscité le mécontentement des étudiants. Des «revendications légitimes» Parmi les revendications des étudiants figure l'amélioration des conditions pédagogiques. Sur cette question, le recteur de l'université de Béjaïa dira : «Ce sont des revendications légitimes.». Et d'enchaîner : «Il n'y a pas lieu de discuter cela, c'est tout à fait normal et légal que les étudiants demandent une amélioration des conditions pédagogiques et d'accueil à l'intérieur des campus.» Aujourd'hui, plusieurs conférences nationales et régionales ont été organisées par les autorités concernées afin de stopper les perturbations qui prévalent dans les universités. En ce qui concerne son départ réclamé par les étudiants de Béjaïa, M. Merabet affirme que si celui-ci est lié à la démocratisation, il est prêt à partir, tout en précisant que c'est celui qui l'a nommé qui doit en décider.