Le recteur, qui n'a pas manqué de souligner les aspects positifs du système LMD, fait remarquer que l'architecture de l'enseignement ne s'est pas faite de manière fortuite, mais procède d'une approche basée sur la démocratisation de l'université. “Le diplôme ne signifie pas un métier. La formation seule ne suffit pas aux étudiants pour accéder à des postes-clés dans une entreprise”, a reconnu Djoudi Merabet, recteur de l'université Abderrahmane-Mira de Béjaïa, hier, au forum d'El Moudjahid, lors d'une rencontre sur “la formation supérieure, architecture des enseignements et dynamique d'insertion”. Même si, admet-il, l'insertion professionnelle fait partie des prérogatives de l'université. “La formation et la connaissance ont pour but la reconnaissance et non l'accès à un poste de travail. La formation suivie par les diplômés ressemble à une formation mille-feuilles”, a déclaré M. Merabet. Selon le conférencier, pour qu'un jeune puisse percer dans le marché du travail, il faut qu'il ait trois capacités : la première consiste en la persévérance, la seconde en l'entretien des relations collectives et la dernière se résume en la capacité de s'adapter et d'agir dans une économie globale. L'hôte du forum admet que l'insertion professionnelle est la première préoccupation des étudiants et leur principale revendication. Pour lui, le système LMD est venu justement pour répondre à cette préoccupation en donnant à l'étudiant des performances et des capacités reconnues qui lui permettent de s'adapter aux demandes du marché du travail. M. Merabet a souligné qu'“avec le LMD, nous avons opté pour une formation sur le terrain, car le système est une source de gisement dans plusieurs domaines d'évaluation et de réussite. De plus, le temps que passent les étudiants à l'université est moins important que pour le système classique”. Le recteur, qui n'a pas manqué de souligner les aspects positifs du système LMD, fait remarquer que l'architecture de l'enseignement ne s'est pas faite de manière fortuite, mais procède d'une approche basée sur la démocratisation de l'université. “Nous ne pouvons pas dire qu'il y a échec, c'est juste qu'il y a une explosion des TIC. Nous ne formons plus les étudiants comme avant, car il s'agit de répondre aux nouvelles exigences du marché”, explique le recteur. M. Merabet a précisé que pour que le système marche, il faut l'urbanisation de l'environnement. “Le problème, ce n'est pas le système. En Algérie, l'environnement n'est pas urbanisé”, note-t-il. “Chez nous, il y a plusieurs contraintes entre la réalité de l'insertion et la dynamique de l'environnement. Certaines entreprises viennent pour recruter nos diplômés mais elles se heurtent au problème de la carte bleue et sur l'obligation de passer par l'Anem”, soulève-t-il. Il a, aussi, pointé du doigt la politique de certaines entreprises qui fait de l'expérience un critère important pour le recrutement. “Des études ont démontré que les entreprises qui réussissent sont celles dont le personnel a une moyenne d'âge ne dépassant pas les 30 ou 35 ans”, fait-il observer. Le premier responsable de l'université de Béjaïa estime que la grève observée pendant des mois par les étudiants n'est pas due au système LMD. “Le problème que nous avons vécu depuis quelque temps (la grève des étudiants, ndlr) est un problème national. Il faut savoir qu'il y a un réel problème de communication et d'encadrement. De plus, qui a dit que le LMD fait jaser les étudiants ? Ce sont ceux de l'ancien système qui ont un problème d'équivalence”, tonne-t-il. Par ailleurs, le recteur a démenti l'information selon laquelle il y aurait grève au sein de son université. Il a, également, répondu à ceux qui demandent son départ en disant : “On me rendra service en m'autorisant à partir. De plus, seule la personne qui m'a nommé a le droit de me démettre.”