Photo : Slimene S.A. Introduit graduellement en 2004 au niveau d'une dizaine d'universités et généralisé l'année dernière à la quasi-totalité des établissements universitaires, le système LMD a prouvé son efficacité. Adopté par toutes les universités des pays développés, ce système qui s'adapte aux nouvelles exigences du marché du travail et renforce la relation entre l'étudiant et l'entreprise, donne des résultats fort appréciables au plan pédagogique. En Algérie, sept années après son institution, le taux de réussite dans le système LMD est supérieur à celui enregistré dans le système classique. Ce dernier enregistre, d'ailleurs, un taux relativement élevé de déperditions au cours des dernières années du cursus universitaire. Invité hier au forum d'El Moudjahid, le Pr Djoudi Merabet, chercheur universitaire et recteur de l'université de Bejaia, reconnaît, d'emblée, que les enseignements dispensés ne suffisent pas pour assurer l'employabilité. Le terrain le confirme de jour en jour. Le recrutement des universitaires n'intervient pas immédiatement après l'obtention des diplômes. Pour certaines filières, la durée d'attente est relativement longue. C'est d'ailleurs le cas des étudiants de la filière informatique. La durée d'attente est, selon un sondage effectué auprès d'un échantillon (étudiants) est en moyenne de 3,3 années. Pour d'autres spécialités, l'attente est nulle. L'invité du forum cite, à titre d'exemple, les licences professionnelles, dont les diplômés détiennent le profil requis pour intégrer le monde du travail. «La totalité des promus de cette filière son recrutés à 100%», a-t-il souligné. Pour pallier la défaillance en termes d'employabilité, ce chercheur universitaire estime qu'il est temps d'opter pour des enseignements en fonction des exigences de la mondialisation. A commencer par inculquer à l'étudiant, au cours du cursus universitaire, l'esprit d'entreprenariat. «L'université a besoin d'un enseignement plus performant, valorisant les exigences de l'heure et facilitant l'insertion professionnelle», a souligné M. Djoudi Merabet, ajoutant que «le défi de cette insertion est de libérer les étudiants dans la prise d'initiative et doter les formations d'un pré requis professionnel», a-t-il souligné. La réussite de l'université est basée sur trois piliers à fertiliser à l'intérieur de l'institution. Il s'agit, selon l'invité du forum, de l'initiation des étudiants aux TIC, à la maîtrise des langues, comme avantage concurrentiel, et le développement des services. Une réforme qui doit tenir compte de la valorisation des métiers d'enseignement. C'est, d'ailleurs, l'une des revendications de la communauté universitaires, qui réclame l'amélioration des conditions socioprofessionnelles des enseignants, d'autant plus que la pédagogie, est l'un piliers du dispositif d'architecture d'enseignement. «Le LMD a recentré les responsabilités des enseignants, la pédagogie étant l'axe majeur», a-t-il relevé, soulignant que l'offre de formation se fait à l'université.