«Je tiens à dire que je nie avec la plus grande fermeté possible toutes les allégations qui ont été faites contre moi. Je veux protéger cette institution (FMI) que j'ai servie avec honneur et dévouement, et en particulier, je veux consacrer toute ma force, tout mon temps, et toute mon énergie à prouver mon innocence», a écrit ce jeudi Dominique Strauss-Kahn, dans sa lettre de démission adressée, ce jour, au conseil d'administration du FMI. A tous, je veux dire que je réfute avec la plus extrême fermeté tout ce qui m'est reproché», a-t-il ajouté. Ces mots sont la première déclaration de M. Strauss-Kahn depuis son arrestation. Pour leur part, ses avocats ont proposé le versement d'une caution d'un million de dollars, estimant que le patron du FMI a les «ressources financières suffisantes pour s'en acquitter». M. Strauss-Kahn s'engage à demeurer 24 heures sur 24 dans une résidence de Manhattan sous ce que le document appelle une «surveillance électronique» et qui pourrait consister en le port de bracelets électroniques. Dans cette nouvelle tentative, DSK vise à convaincre la justice américaine de lui accorder, ce jeudi, une remise en liberté sous caution. Quoi qu'il en soit, on saura demain, vendredi, si la chambre d'accusation, qui s'est réunie cette semaine en secret, et notamment hier, pour entendre le témoignage de la victime présumée, a décidé de l'inculper, ou, ce qui est moins probable, de le faire bénéficier d'un non-lieu. M. Strauss-Kahn a passé sa troisième nuit en prison. Vêtu d'une combinaison carcérale grise d'une pièce, sans ceinture ni boutons, il porte des chaussures sans lacets. La nuit, les gardiens doivent vérifier qu'il respire. Pour cela, ils peuvent être amenés à le réveiller. De son côté, la victime, une jeune Guinéenne musulmane, femme de chambre et mère célibataire, est prête à venir témoigner devant les tribunaux face au patron du FMI, l'un des hommes les plus influents de la planète jusqu'à il y a quelques jours. Selon son avocat, Jeff Shapiro, la femme est prête à témoigner, à affronter les journalistes, le public, la pression. Le patron du FMI, Dominique Strauss-Kahn, un ami de Bill Clinton, un ancien ministre des Finances en France, que les sondages voyaient remporter la présidentielle à venir, figurait en 2010 sur la liste des 100 personnalités les plus influentes du magazine américain Time. «Elle est prête à faire tout ce qu'on lui demandera de faire et à coopérer avec la police ou le ministère public», a dit Me Shapiro. «Elle n'a aucune idée derrière la tête. Elle fait ça parce qu'elle pense qu'il faut le faire et elle va le faire», a-t-il déclaré.