Demain, la ville de Tizi Ouzou devrait vivre une journée ville morte, les commerçants étant appelés à baisser rideau. Hier, un rassemblement et une marche ont été organisés à Mechtras et ce, après la caravane et la marche organisées mercredi et jeudi par la population des quatre communes de la daïra de Béni Douala. Toutes ces actions sont entreprises en signe de solidarité avec les deux enfants de la région enlevés par des groupes armés dont la Kabylie rejette le diktat. La daira de Béni Douala reprend le relais en appelant, à une grève générale pour demain, dimanche, dans la ville de Tizi Ouzou. La cellule de crise invite les commerçants du chef-lieu de wilaya à baisser rideau en signe de solidarité avec la famille du jeune Bilek Mourad âgé de 18 ans et frère d'un entrepreneur de la commune de Béni Aïssi, enlevé jeudi 12 mai par un groupe armé dans un faux barrage à Tala Bounane. Aujourd'hui une délégation d'élus aux assemblées locales et nationales devait rencontrer le wali pour s'entretenir avec lui sur le problème. Hier, après la caravane et la marche organisées mercredi et jeudi derniers par la population des quatre communes de la daïra de Béni Douala, à l'appel de la coordination des comités des villages de Mechtras et de Maatkas, un rassemblement et une marche ont été organisés à Mechtras. Le rassemblement qui a eu lieu au niveau du stade communal de cette ville d'où est originaire Hamour Ali, un entrepreneur âgé de 71 ans et qui a été enlevé samedi 14 mai, a regroupé des centaines de personnes. Les organisateurs ont pris la parole pour exiger la libération sans conditions et immédiate de El-hadj Ali, propriétaire d'une marbrerie qui offre de l'emploi à une vingtaine de familles de la région. Ils ont rappelé que la victime souffre d'hypertension et de diabète d'où l'urgence de sa libération. Après le rassemblement, une marche a été organisée vers le siège de la brigade de gendarmerie. Une délégation des représentants des habitants des deux localités a été reçue par le chef de la brigade auquel ont été exposées les préoccupations de la population en matière de sécurité des personnes. Les kidnappings sont une pénible épreuve pour les familles des victimes et un coup dur pour l'économie locale lorsqu'on sait que les entrepreneurs de la région sont la cible des ravisseurs qui les libèrent contre le payement de rançons évaluées à des centaines, voire des milliards de centimes. Depuis 2009, grâce au village Issenadjen (commune d'Iflissen) qui a refusé de se soumettre au diktat des ravisseurs, les autres localités ont suivi cette voie en organisant des actions de mobilisation et de recherche pour la libération des otages.