Remède n S'il est bien collecté et analysé, le sang du cordon ombilical peut traiter beaucoup de maladies congénitales dont la thalassémie (forme d'anémie héréditaire). En marge de la célébration de la Journée mondiale de thalassémie, hier, au terrain de golf d'Alger, organisée par l'association El-Hayet des thalassémiques de la wilaya d'Alger, le Pr Bensenoussi du service de pédiatrie de l'hôpital de Beni Messous nous a déclaré à propos de la prise en charge des maladies congénitales chroniques, que «le placenta et le sang du cordon ombilical jetés à chaque accouchement peuvent être récoltés si l'Etat met les moyens pour permettre d'avoir une banque et de traiter certaines maladies congénitales graves comme c'est le cas sous d'autres cieux» et d'ajouter : «Il faudrait créer un organisme capable de le collecter et de le congeler pour constituer une banque après avoir fait différents examens dessus.» Ce sang, selon notre interlocuteur, ne nuit ni à la maman ni au bébé. Il a rappelé que notre pays a recensé quelque 850 000 nouvelles naissances en 2010. «Si on avait exploité le sang du cordon ombilical, on aurait traité quelques maladies gratuitement. Il existe près de 8 500 maladies congénitales qui nécessitent un traitement comme la thalassémie et l'hémophilie.» Mais, pour ce faire, il faut que l'Etat mette le paquet et donne les moyens nécessaires pour que chaque maternité ait par exemple, un congélateur pour le sang du cordon ombilical. «A ce moment-là, on ne sauve pas uniquement les thalassémiques mais également d'autres personnes atteintes de maladies congénitales dont les déficits immunitaires.» Sur les moyens de prévention de la thalassémie, le Pr Bensenoussi a appelé à une décision politique qui exige un certificat prénuptial où les examens sont plus précis, dans le but d'avertir le couple au cas où il serait porteur d'une maladie génétique. Cela va être facile selon le docteur. Après avoir bénéficié de conseils sur la prévention de la maladie, avec un langage très simple et clair en langue maternelle par des médecins, des parents et leurs enfants ont exposé le problème de rupture du stock du traitement vital à usage hospitalier uniquement et importé selon eux en petites quantités par la Pharmacie centrale (PCH).Ils se plaignent également des contraintes de disponibilité de sang à se faire transfuser au moins une fois par mois. La mère d'un jeune homme âgé aujourd'hui de 18 ans, s'est dit soulagée de voir que son fils grandit normalement grâce à la prise en charge, depuis l'âge de 3 mois, du service d'hématologie de Beni Messous. Se disant désolés de constater l'absence de représentants de la PCH,la direction de la santé d'Alger ainsi que le ministère de la Santé, le président de l'association El-Hayet des thalassémiques de la wilaya d'Alger, Ali Harhar, qui active sans local, recense environ 650 thalassémiques dans la capitale sur les 2 500 à l'échelle nationale. Le vice-président de l'association, Missoum Boudjemaa, insiste sur les analyses prénuptiales. «Le couple peut être porteur de gènes thalassémiques. Cette analyse manque d'un test d'électrophorèse de l'hémoglobine qui peut révéler si le couple est porteur de la maladie ou pas.» A signaler que la Journée mondiale de thalassémie coïncide avec le 8 mai, mais la célébration n'a eu lieu qu'hier chez nous et ce en raison de contraintes. Mohamed Hamou,16 ans, se déplace chaque mois de Bou Haroun (Tipasa) vers Béni Messous pour une transfusion sanguine. «A chaque fois je rencontre des problèmes comme le manque de sang. Je suis parfois obligé de me procurer, avec ma famille, du sang autre que mon groupe sanguin, pour l'échanger avec un autre malade. C'est fatiguant», nous a-t-il déclaré. Mme Boumaza, mère d'un thalassémique de 4 ans, estime, pour sa part, que les analyses par miosynthèse (prélèvement des souches), sont très coûteuses et ne se font que dans un hôpital à Paris.