Le président de la Fédération internationale de la thalassémie, Panos Englezos, a annoncé, hier, au forum d'El Moudjahid, à l'occasion de la commémoration de la Journée mondiale de la thalassémie, son intention d'établir des contacts avec les médecins, les associations et les parents des malades pour une meilleure prise en charge des thalassémiques. M. Panos qui aura aujourd'hui une entrevue au ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, a estimé que cette maladie génétique et héréditaire « peut être traitée et son extension stoppée grâce à la prévention ». La Fédération table sur trois objectifs primordiaux. « Il s'agit de traiter la maladie en donnant la chance aux remèdes à l'ensemble des malades du monde, à aider à la prévention de cette maladie qui touche 7% de la population mondiale et dont 50% décèdent chaque année. Comme nous visons l'amélioration du traitement de la thalassémie en la recherche de nouveaux médicaments », dira M. Englezos. La thalassémie, maladie héréditaire du sang, est une pathologie de l'hémoglobine disséminée à travers les différents pays du monde. Dans notre pays, entre 2000 à 2500 Algériens sont porteurs du trait thalassémique, soit 2.5% à 3% de la population générale. L'augmentation du nombre des malades est très ressentie au niveau des hôpitaux et services d'hématologie. A l'hôpital de Beni Messous, le service d'hématologie a, en 2005, enregistré 176 malades. En 2009, leur nombre a atteint les 250 patients. Pour ce qui est de la prise en charge des malades, celle-ci diffère d'une wilaya à une autre. Pour les hématologues de Beni Messous, les moyens existent (filtres, chélateur de fer par voie orale), mais la prévention est déplorée. La situation est différente à Annaba et El Tarf. Dr. Bastandji d'Annaba estime que trois wilayas (Skikda, El Tarf, Annaba) à elles seules ont enregistré 700 thalassémiques majeurs. Les mariages consanguins et l'absence d'une prévention et des analyses prénuptiaux sont un facteur favorisant. Sans oublier l'inexistence de vaccins de pneumocoque et d'hépatite, l'absence d'analyses d'amiosynthèse au profit des parents ayant déjà eu des enfants thalassémiques pour prévenir les naissances d'enfants atteints de cette maladie génétique. « Le traitement de base de cette pathologie comme le mentionnera Mme Androulla Eleftheriou, directrice exécutive au sein de la Fédération, est donc la transfusion sanguine de concentré de globules rouges. Cet acte est mensuel et à vie ». Toutefois, ce n'est pas sans conséquences sur le malade. « Les transfusions sanguines mensuelles sont la surcharge de l'organisme en fer. L'excès de ce métal va se déposer au niveau de la peau, le foie, les glandes endocrines, le cœur ». De son côté, le consultant externe de la Fédération, M. Michael Angastiniotis, a indiqué que le thalassémique nécessite une transfusion sanguine toutes les 3 à 4 semaines en milieu hospitalier, ainsi qu'un traitement afin d'empêcher ou de réduire la surcharge en fer et éviter les graves complications qu'elle entraîne au niveau des organes vitaux. Ceci, appelle une fois de plus, la nécessité de la prévention, thème principal des discussions qu'aura aujourd'hui la Fédération internationale de thalassémie avec les responsables de la Santé dans notre pays.