Près de 250 naissances d'homozygotes graves, ces bébés atteints de thalassémie, sont enregistrées en Algérie chaque année, selon le Centre de transfusion sanguine de l'hôpital Mustapha Pacha d'Alger. Cette pathologie peut entraîner la mort, à l'âge de 20 ans, si elle n'est pas traitée. Les résultats d'enquêtes exposés au forum d'El Moudjahid, à l'occasion de la commémoration de la Journée mondiale de la thalassémie, une forme d'anémie héréditaire, ont montré qu'entre 2.000 à 2.500 Algériens sont porteurs du trait thalassémique. Une de ces enquêtes a précisé que l'Algérie compte près de 3.000 personnes atteintes de thalassémie qui est une anomalie héréditaire dans la chaîne d'hémoglobine. Intervenant lors de cette rencontre, les spécialistes ont expliqué que la thalassémie se caractérise par une incapacité de l'organisme à fabriquer des globules rouges normaux, donc il en résulte une anémie, une fatigue, un retard de croissance et nécessite des transfusions sanguines mensuelles à vie. Le président de la Fédération internationale de la thalassémie (FIT), Panos Englezos, a affirmé que la grande tranche de cette maladie pourrait être expliquée par la fréquence des mariages consanguins ainsi que par l'endogamie (mariage à l'intérieur d'un même cercle familial). M. Englezos a exhorté les futurs époux à effectuer des analyses médicales avant le mariage en vue d'éviter d'avoir des enfants thalassémiques dans le cas où les résultats des tests se révèlent positifs. Il a ajouté que le dépistage de la thalassémie se fait par électrophorèse de l'hémoglobine qui montre une anomalie de l'une de ses fractions. De son côté, la directrice exécutive de la FIT, Androulla Eleftheriou, a indiqué que les symptômes de cette pathologie, qui se transmet à l'enfant par les parents, sont visibles dès le 6ème mois du nourrisson. A ce propos, elle a souligné que la transfusion sanguine est la "seule solution" en plus de la lutte contre le dépôt de fer dans les organes nobles à savoir le cœur, le foie, les reins et le pancréas. Elle a ajouté que la prise en charge de cette maladie repose sur la transfusion sanguine qui, à répétition, provoque une accumulation du fer dans les organes cités et entraîne la mort vers l'âge de 20 ans, en l'absence d'un traitement supprimant ce stock de fer. Mme Eleftheriou a rappelé qu'environ 7% de la population mondiale portent un gène de l'hémoglobine anormale et plus d'un demi million d'enfants naissent chaque année affectés de cette maladie.