Résumé de la 4e partie n Avec la présence de Mr Inglethorp, un sentiment d'hostilité paraît étreindre John Cavendish et le reste de la compagnie. Miss Howard, en particulier, ne prit aucune peine pour dissimuler ses sentiments. Cependant, Mrs Inglethorp ne paraissait rien remarquer d'anormal. Elle gardait sa volubilité dont je me souvenais malgré le passage des années, et elle déversa un flot de paroles au sujet de la kermesse qu'elle organisait et qui devait avoir lieu très prochainement. Parfois, elle en appelait à son mari pour une question de date. L'attitude attentive et vigilante de ce dernier ne varia pas. Dès l'abord, je conçus une violente antipathie pour lui, et je me flatte que mes premières impressions soient en général assez perspicaces. Bientôt, Mrs Inglethorp se détourna pour donner à Evie Howard quelques instructions au sujet de lettres, et son mari me dit de nouveau, de sa voix appliquée : — Etes-vous soldat de métier, monsieur Hastings ? — Non. Avant la guerre, j'étais aux Lloyds. — Et vous y retournerez lorsqu'elle sera finie ? — Peut-être. Ou bien ferai-je de tout nouveaux débuts. Mary Cavendish se pencha en avant : — Et que choisiriez-vous comme profession, si vous étiez libre de suivre votre penchant ? — Eh bien, cela dépend. — N'avez-vous pas de goûts secrets ? insista-t-elle. — Vous allez vous moquer de moi. Elle sourit. — Peut-être. — Eh bien, j'ai toujours eu le désir inavoué d'être détective ! — Pour de bon ? Scotland Yard ? Ou bien Sherlock Holmes ? — Oh ! Sherlock Holmes, bien entendu. Mais sérieusement, je suis terriblement attiré vers cela. J'ai rencontré un jour en Belgique un détective extrêmement célèbre et il m'a enthousiasmé. C'est un petit homme surprenant. Il soutenait que pour être un bon détective il s'agissait simplement d'avoir de la méthode. Mon système est fondé sur le sien, bien que naturellement je sois allé plus loin que lui. C'est un drôle de petit homme, un grand dandy, mais formidablement doué. — Moi aussi, j'aime bien une bonne histoire de détective, dit Miss Howard. Mais on écrit tant de bêtises. Le criminel est découvert dans le dernier chapitre. Tout le monde est stupéfait. Dans un crime véritable, on devinerait tout de suite de qui il s'agit. — Pourtant il y a un grand nombre de crimes qui n'ont jamais été découverts, insistai-je. — Par la police, je ne dis pas... Mais les gens qui sont mêlés à l'affaire... les parents... Je crois qu'il serait impossible de les berner. — Alors, dis-je, assez diverti, vous croyez que si vous étiez mêlée à un crime, à un assassinat, par exemple, vous sauriez mettre la main immédiatement sur le coupable ? — Mais bien entendu ! Peut-être ne pourrais-je pas le prouver aux avocats. Mais je suis certaine que je le saurais. Je le sentirais dans le bout de mes doigts, s'il s'approchait de moi. — Ce pourrait être une femme ! (A suivre...)