Un compte à rebours anxieux commence ce dimanche à Cannes pour les équipes des 20 films en compétition pour la Palme d'or, qui sera décernée lors de la cérémonie de clôture à partir de 19h15 (17h15 GMT). Pour la dernière fois, le président du festival, Gilles Jacob, et le délégué général, directeur artistique de la sélection, Thierry Frémaux, accueilleront leurs invités sur le tapis rouge, en haut des 24 marches du palais.A l'issue d'un millésime jugé particulièrement riche et réussi par les habitués, la compétition semble toujours très ouverte, à quelques heures de l'annonce du palmarès par le jury du président Robert De Niro. Paris et conjectures se perdent entre les grands noms et les coups d'éclat qui ont jalonné cette 64e édition. Circulent ainsi les noms du Finlandais, Aki Kaurismäki, pour Le Havre, drame social tendre autour d'un jeune clandestin africain ; de l'Américain, Terrence Malick, cinéaste rare, pour Tree of Life (un Arbre de vie), porté par Brad Pitt ; Le Gamin à vélo des frères Dardenne (deux fois couronnés ici), ou The Artist, parti-pris audacieux du Français, Michel Hazanavicius, avec Jean Dujardin, en noir et blanc et muet, sur l'apparition du cinéma parlant. This must be the Place de l'Italien, Paolo Sorrentino, pourrait créer la surprise, avec la prestation inouïe de Sean Penn, star gothique vieillissante du rock. Deux autres stars cannoises semblent en revanche hors course : Lars Von Trier (Melancholia) après ses propos sur Hitler qui lui ont valu d'être déclaré persona non grata, et Pedro Almodovar, pour la 5e fois en compétition et jamais Palme d'or, dont le thriller chirurgical La Piel que habito a déçu même ses plus grands fans. La situation est encore plus incertaine pour le prix d'interprétation masculine, avec outre Sean Penn, Michel Piccoli en pape chez Nanni Moretti (Habemus Papam), Brad Pitt, sans oublier Vincent Lindon pour Pater d'Alain Cavalier, ou Ryan Gosling dans Drive. Chez les actrices, Tilda Swinton tient la corde pour sa prestation, l'une des plus impressionnantes de ce festival, dans We need to talk about Kevin, de l'Ecossaise Lynne Ramsay.