Constat n L'Algérie n'est pas à l'abri de vagues de type tsunami générées par des séismes d'une magnitude supérieure à 6,5 sur l'échelle de Richter. C'est en tout cas ce qu'a indiqué, hier à Alger, le directeur du Centre de recherche en astronomie, astrophysique et géophysique (Craag), Abdelhakim Ayadi. S'exprimant lors d'une journée d'information organisée par le Réseau algérien des sciences de la mer (Rasmer) à l'université des sciences et de la technologie Houari-Boumediene (USTHB) sur «les risques côtiers», en commémoration du séisme majeur du 21 mai 2003 à Boumerdès, il a expliqué que la Méditerranée a, par le passé, connu ces phénomènes dévastateurs. Selon lui, l'Algérie n'est pas à l'abri des autres failles sismiques se trouvant ailleurs dans le bassin méditerranéen et qui ont, par le passé, occasionné des raz-de-marée importants, lesquels ont affecté les côtes algériennes. M. Ayadi a noté que de récentes études relatives aux séismes de Boumerdès (2003) et de Jijel (1856) montrent que ces deux séismes sont associés à deux tsunamis qui ont affecté respectivement les Baléares et les côtes de l'Est algérien (de Béjaïa à Annaba). Le directeur de recherches au Craag a indiqué qu'il était nécessaire que les données européennes sur les failles en milieu marin soient communiquées, «dès lors que la faille peut générer un séisme», a-t-il argumenté. Selon les spécialistes, le tsunami est une vague longue ayant des périodes (la durée entre deux crêtes successives varie de quelques minutes à 2-3 heures). Ces ondes marines de basse fréquence peuvent être induites par différentes sources d'excitation, comme les séismes, les éboulements côtiers ou sous-marins ainsi que les éruptions volcaniques. Pour faire face à une telle catastrophe, le chercheur plaide pour le développement d'une stratégie nationale de gestion des risques majeurs. A cet effet, M. Ayadi a souligné, en outre, que la mise en place d'un Système d'information géographique (SIG) dédié aux risques sismiques permettra d'assurer une meilleure gestion des territoires littoraux. A ce propos, il a expliqué que le SIG, dont il préconise la mise en place, sera une sorte de «base de données complète et multidisciplinaire» sur les risques sismiques. Il sera possible grâce à ce système de réaliser des «simulations» et des «scénarios», ce qui, a-t-il affirmé, conduira à un meilleur aménagement du territoire littoral. M. Ayadi a indiqué que le dernier tremblement de terre qui a ébranlé les côtes japonaises (11 mars 2011) doit «nous interpeller quant à la nécessité d'une meilleure prise en charge des territoires se trouvant le long des côtes nationales». «Certains travaux de géophysique marine ont mis en évidence des failles sismiques se trouvant en milieu marin», a indiqué le directeur de recherches, recommandant qu'il soit tenu compte de l'activité de ces sources sismiques et de leur risque de tsunami. Il a toutefois insisté pour dire qu'un tsunami ne se produit pas si la magnitude du séisme qui le provoque ne dépasse pas 6,5 sur l'échelle de Richter.