Résumé de la 1re partie n La petite fée qui a gagné un lapin vivant à la kermesse, est aidée par son moniteur et ses camarades pour éviter que le directeur de la colonie ne le découvre... A notre arrivée, le terrible directeur n'était pas là, ouf ! Pas méchant le bougre, mais impressionnant, lorsqu'il poussait sa voix tonitruante ou grondait les enfants ! Que dirait-il s'il apprenait l'existence de Jeannot ? Le tuerait-il ? Quelle serait sa vengeance ? Un civet, une gibelotte ? Rien qu'à l'idée que Jeannot puisse être tué et mangé, les six petites fées pâlirent d'effroi et se réunirent avec ferveur pour nommer des souhaits en faveur de notre animal, qui sans le savoir devint le fétiche de ce mois de vacances et de toute la colo ! Nous avions un complice, bras droit du directeur, un ami, un adorateur de petites fées. Nous le soignions en douce, au retour de chaque promenade : des fleurs, des mûres des bois, un sucre d'orge ou un nounours en chocolat, un dessin ou une petite course achetée à sa demande au bureau de tabac ou au grand bazar. Ce jour-là, la surprise était de taille, et fort inattendue ! Il blêmit, hésita, puis devant la mine expectative des fillettes, il fondit de sourires, cacha Jeannot dans les douches, promis de lui donner à manger, et de le surveiller en attendant de trouver une autre solution. Le lendemain, Jeannot faisait sa toilette. Les douches, c'était fait pour ça après tout ! Il avait éparpillé des crottes sur le carrelage de la vaste salle de bains, et se promenait d'un bac à l'autre en se lissant les oreilles, et l'œil aux aguets. «Vite ! Faites-lui prendre l'air, souffla notre complice, le dirlo ne va jamais sous les grands arbres, mais bon, il va se carapater votre lapin, c'est certain !» Jeannot grignota les tartines que lui avaient gardées les fées de leur petit déjeuner, dégusta les pissenlits de Brin de paille, sortit de son carton avec élégance, croqua l'herbe tendre, se laissa cajoler, caresser, et s'éloigna avec prudence. Dès que l'une des fillettes l'appelait, il rejoignait la petite troupe qui l'avait adopté en commun accord, sans qu'il n'y eut jamais la moindre dispute ou jalousie à son sujet. Comment ont-elles pu rendre notre Jeannot si docile, si doux, paisible, tolérant aux multiples caresses et soins qui lui étaient prodigués ? Sans doute avait-il été bien éduqué, mais sous le regard des petites filles, il devenait un merveilleux personnage de contes de fées ! Il s'aventurait sur le terrain de foot, sous l'œil amusé des garçons, puis rentrait sagement dans son carton, passait la nuit sous son chêne, patient, en attendant l'heure des jeux. Jeannot Lapin aimait courir, cabrioler, se mettre sur le côté et se laisser aduler, partir et revenir, gambader dans l'herbe fraîche du soir ou la rosée du matin. les fées l'appelaient, il arrivait en trottinant après avoir humé l'éveil de la nature et croqué quelques fleurs. De jour en jour, il s'aventurait un peu plus loin, mais revenait toujours docile. (A suivre...)