Résumé de la 6e partie n Un rien irrite Fadhéla. Elle s'en prend souvent à son mari qu'elle considère comme responsable de l'accident qui la cloue sur un fauteuil roulant. A quelques jours de là, alors que Mohamed est au travail et les enfants à l'école, on sonne à la porte. La femme qui s'occupe du ménage va ouvrir. Fadhéla, en train de se coiffer au salon, demande qui sonne. Une voix lui répond : — C'est moi ! Elle se retourne, reconnaissant la voix de sa sœur cadette, Zohra. — Zohra, quelle surprise ! Elles s'embrassent. — Je suis passée par là, dit-elle, et je me suis dit que c'était l'occasion de te voir ! — Voilà longtemps que tu n'es pas venue, dit Fadhéla, les larmes aux yeux. — C'est que je suis prise par mon travail... Fadhéla soupire. — Voilà des mots que je ne dirai plus ! — Arrête de parler de la sorte, la gronde sa sœur, tu retrouveras l'usage de tes jambes et tu retourneras à ton travail... — Je ne sais pas... — Et ces séances de rééducation, ça donne quelque chose ? — Je ne sais pas... Il me semble sentir un peu mes jambes, quand on me pince... Le visage de Zohra s'illumine d'un large sourire. — Tu vois, il y a de l'espoir, beaucoup d'espoir... Je pense que tu devrais essayer aussi du côté de la médecine traditionnelle... On m'a parlé d'un vieux qui soigne avec des épingles... — Un acupuncteur ? — Appelle-le comme ça si tu veux, mais il opère de façon traditionnelle... Et il paraît que ça marche ! Des gens souffrant de rhumatismes ont été guéris ! — Ce n'est pas de rhumatismes que je souffre, moi... — Je sais mais tu ne perds rien à essayer ! — J'en parlerai à Mohamed, il prendra un congé, s'il le faut, pour m'accompagner... Il a des récupérations. Zohra hoche la tête. — A propos de Mohamed, ça va mieux, entre lui et toi ? — ça dépend, dit Fadhéla. Zohra rit. — Tu lui rends la vie difficile ! — Tu crois qu'il mérite d'avoir la vie facile, lui qui est la cause de mon malheur ? S'il m'avait écoutée, ce jour-là et réduit sa vitesse, je n'en serais pas là ! — Tu as raison, dit Zohra, les hommes sont têtus et... méchants ! — Ma pauvre sœur, toi aussi tu as fait une expérience terrible... Avec cet homme qui t'a abandonnée avec un enfant sur les bras ! — Oui, tous les hommes sont des lâches... Mais revenons à ton mari, il me semble qu'il y a quelque chose qui cloche... (à suivre...)