Résumé de la 35e partie n Ahmed demande au père de Aïchounèche de lui pardonner et de lui accorder la main de sa fille. Mais le père exige d'abord qu'il la libère. Ahmed envoie une autre délégation auprès du prince de Témacine, avec de somptueux présents mais le prince les lui renvoie : — dites-lui que s'il veut mon pardon, il doit d'abord libérer ma fille ! Ahmed rapporte encore ces propos à la belle Aïchounèche. — Si je te libère, lui dit-il, je ne te reverrai plus ! Elle soupire. — Il faut lui faire confiance. — Justement, je n'ai pas confiance en lui ! — Si tu veux m'épouser dans ces conditions, dit Aïchounèche, tu devras me faire violence et jamais, jamais, je ne t'aimerai ! — Et moi, jamais je ne te ferai violence ! Et jamais, non plus, il ne la lâchera, car il connaît l'hostilité que lui voue son cousin de Témacine : s'il ne lui force pas la main, il ne l'acceptera jamais comme gendre ! Les semaines passent sans que Aïchounèche consente à épouser son cousin. Elle exige toujours qu'il obtienne le pardon de son père. Et le prince Mohammed refuse toujours d'accorder son pardon ! Une cinquième délégation se rend auprès de lui pour plaider la cause de Ahmed. Les délégués sont presque sûrs qu'il refusera encore, aussi sont-ils surpris quand le prince, leur offrant un visage plus amical que d'habitude, leur dit : — Je veux bien que mon cousin, le prince de Touggourt, devienne mon gendre mais à une condition ! La joie des délégués retombe : le prince va encore exiger la libération de sa fille, ce que Ahmed refusera. Mais cette fois-ci, ce n'est pas cette exigence que pose Mohammed. — Je veux rendre visite à ma fille que je n'ai pas vue depuis longtemps ! — Prince, tu seras le bienvenu à Touggourt ! ton cousin te recevra avec les honneurs qui sont dus à ton rang ! — Ce n'est pas tout, dit Mohammed, je veux venir avec ma suite et ma garde… Je crains que mon cousin, au cours de mon séjour, me joue quelques mauvais tours. — Il deviendra ton gendre ! — Je vous l'ai dit, je ne lui fais pas confiance ! Il fait un geste de la main. — Maintenant, partez ! — Nous soumettrons votre proposition à notre maître et nous pensons qu'il l'acceptera ! — Dites encore à mon cousin qu'au cours de mon séjour dans sa ville, je veux être comme chez moi : qu'il évacue donc quelques quartiers pour que je les occupe, avec mes hommes. Une fois ma visite terminée, je les libérerai ! La condition paraît si étrange que les délégués ne se prononcent pas. Après tout, ils ne sont là que pour parlementer, c'est à leur maître de prendre la décision. Ils retournent à Touggourt et soumettent les conditions au prince Ahmed. (A suivre...)