Des dizaines de personnes ont été blessées hier, dimanche, après que la police marocaine eut dispersé par la force, à Casablanca, plusieurs centaines de jeunes du «Mouvement du 20-Février», les empêchant de se rassembler dans un quartier populaire pour revendiquer des réformes politiques. «La police s'est déployée dans toutes les rues entourant le boulevard où la manifestation était prévue. Il y a des dizaines de blessés», a déclaré Abdelmounaïm Ouhetti, un militant du «Mouvement du 20-Février», qui revendique des réformes politiques et constitutionnelles, ainsi qu'une limitation des pouvoirs du roi Mohammed VI. Un important déploiement des forces de l'ordre a été constaté dès le début de l'après-midi au quartier populaire de Sbata, à Casablanca, où la manifestation devait commencer. Les manifestants, pour la plupart des jeunes du 20-Février, ont été dispersés à coups de matra-ques. Sur des affiches collées devant certains magasins, des commerçants ont demandé aux jeunes de ne plus perturber leurs activités avec leurs manifestations. A Tanger, au nord du Maroc, la police a également dispersé plusieurs dizaines de manifestants du «Mouvement du 20-Février» dans le quartier populaire de Beni Makada. Les autorités considèrent ces manifestations comme non illégales. Une ONG a demandé, samedi dernier, une enquête pour déterminer les responsabilités dans ces violences contre le Mouvement. «Nous appelons à l'ouverture d'une enquête impartiale pour déterminer les responsabilités concernant l'utilisation de la force contre une large partie des jeunes du 20-Février», selon un communiqué de l'organisa-tion marocaine des droits de l'homme (Omdh, indépendante).