Manifestation n «Cinéma pour et par les enfants» est l'intitulé du rendez-vous initié, hier, par le commissariat du Festival du film amazigh. Organisée à l'occasion de la Journée internationale de l'enfance, cette manifestation est spéciale, voire originale, parce qu'elle a permis aux enfants de prendre, le temps d'une journée, la place des adultes. «Elle a le mérite d'être pédagogique et agréable», dira El-Hachemi Assad, commissaire du Festival du film amazigh, et de poursuivre : «Elle est le prolongement de l'action de formation initiée en direction des enfants scolarisés lors des différentes éditions de notre festival.» La manifestation a eu lieu à la Cinémathèque algérienne, et le programme concocté a été, soulignons-le, organisé et présenté par les enfants eux-mêmes, et ce, dès l'entrée du public à la Cinémathèque, en passant par la projection, la présentation des films, l'accueil et la distribution des dépliants dans la salle. Ce sont eux qui, l'instant d'un après-midi, ont improvisé une séance de projection. «Le temps d'une journée, et en cette circonstance, les enfants ont occupé tous les métiers du cinéma : caissiers, placeurs, projectionnistes… Ils ont été les maîtres des lieux (salle de cinéma)», a expliqué El-Hachemi Assad.Le programme proposé a consisté en des projections de films, des courts métrages, à savoir Tahutiwt (Le poisson), Ayen Sef ur nebni (L'inattendu), Akka (C'est ainsi), Amllal (Le passif), Tazeqqa (La classe). Ces films d'expression amazighe sous-titrés en français, ont abordé des thèmes variés, souvent en rapport avec l'environnement, comme les conflits familiaux, la volonté de réussir, la relation enseignant-élève… Notons que ces films ont été réalisés par des enfants dont l'âge ne dépasse pas 14 ans, et ce, dans le cadre du 11e Festival du film amazigh, qui s'est tenu en mars dernier à Azeffoun (Tizi Ouzou). Chaque œuvre témoigne incontestablement de la capacité de ces jeunes cinéastes en herbe à réaliser des films, et ce, grâce à «leur volonté propre et à la disponibilité des encadreurs». «Les courts métrages, réalisés en cinq jours, sont le fruit d'ateliers d'initiation aux métiers du cinéma, un programme destiné aux enfants et encadré par des professionnels de la société de production Dynamic Art Vision», a expliqué El-Hachemi Assad. Et d'ajouter : «L'idée d'introduire ce genre d'ateliers dans le programme du festival était de vulgariser le son et l'image auprès des enfants pour les familiariser avec le monde et la culture du cinéma.» Et de souligner : «Cette initiative offrait, en premier lieu, la possibilité aux enfants de connaître, à travers la pratique, les métiers du cinéma, ce qui pourrait susciter, plus tard, des vocations.» Djilali Beskri, responsable de la société de production qui a parrainé les ateliers, à savoir Dynamic Art Vision, a, de son côté, estimé que «ces enfants, en réalisant cinq courts métrages, ont pu concrétiser leurs propres rêves et réussi à les partager». «Ils ont été studieux et appliqués pendant toute la durée du tournage, tout en faisant montre d'aptitudes à écrire, dessiner le story band, faire le découpage et le montage et jouer et diriger des acteurs adultes», a-t-il conclu.