Résumé de la 62e partie n Au cours de ses pérégrinations, Jean-Baptiste Charcot découvre l'Islande et avec elle l'amour des glaciers et des volcans. Il rêve de monter une expédition dans l'Antarctique… Il comprend tout de suite que s'il veut aller dans l'Antarctique, il doit changer de bateau : «La Rose-Marine», qui l'a conduit en Islande, ne saurait affronter les glaces du Grand Nord. Il décide donc de s'en séparer et de faire construire un bateau plus solide dans les chantiers de Saint-Malo : la construction et l'équipement du navire «Le Français» vont coûter pas moins de 450 000 francs-or. C'est une goélette de 32 m de long et de 7,54 m de large. Elle est dotée d'une chaudière d'occasion de 125 chevaux : Charcot sait que cette puissance n'est pas suffisante pour une expédition dans l'Antarctique mais il pense que la forme arrondie de l'étrave du bâtiment, c'est-à-dire la pièce courbe qui forme la proue, ainsi que son poids compenseront la faiblesse de la chaudière et parviendront, sans grande difficulté, à rompre les glaces. Charcot réussit à monter un équipage des passionnés de l'aventure et convainc le Belge, Adrien de Gerlache, qui a hiberné avec son bateau dans les régions polaires. Mais à la dernière minute, le navigateur se désiste, sans donner d'explication. Charcot est très déçu mais il n'annule pas l'expédition. «Nous la ferons !» Il commandera lui-même le navire, et l'équipage n'y voit aucun inconvénient. Certes, Charcot est un bon navigateur, mais il reste quand même un amateur. En plus, au moment où il s'apprête à prendre la route du grand nord, l'antarctique, en dépit des découvertes qui y ont été faites, reste toujours inconnu. Charcot va essayer de sensibiliser les autorités françaises à son expédition, dans l'espoir d'obtenir un soutien à la fois moral et financier, mais les autorités ne sont guère intéressées par l'aventure. Et toutes les personnalités, ministres, députés et même savants, se moquent, ouvertement ou en cachette, de lui. Mais un événement, qui va servir la cause de Charcot, se produit. Le navire du Suédois Otto Nordenskjöld, a été brisé dans l'Antarctique, l'aventurier et son équipage risquaient de périr dans les glaces. Les pays appelés à l'aide répondent aussitôt, dans un formidable élan de solidarité. La France, appelée également à l'aide, ne pouvait rester à l'écart. Sans consulter personne, Charcot se lance au secours du bateau suédois qui, entre-temps, est sauvé par un bateau argentin. Charcot ne rebrousse pas chemin mais poursuit sa route. De toute façon, il avait déjà préparé son voyage. Il fait la reconnaissance de l'archipel Biscoë et hiverne à proximité de l'île de Wandel. Le 25 décembre 1904, jour de Noël, il quitte la baie de Wandel et fait route vers le sud ; le 14 janvier 1905, «Le Français» heurte un rocher qui, brusquement, surgit au milieu de la mer : la coque est pourvue de cloisons étanches et, en pompant l'eau, Charcot et son équipage parviennent à le maintenir à flot. En tout cas, le navire parvient à rejoindre Port Lockroy et de là, après les premières réparations, il parvient en Argentine. Charcot apprend que son navire est réparable mais qu'il va falloir le réviser de fond en comble, mais il n'est pas sûr qu'il puisse, de nouveau, affronter le Grand Nord. Il le vend donc au gouvernement argentin, paye les soldes de son équipage et rentre en paquebot en Europe. Il a, avec lui, des collections qu'il a réunies. (A suivre...)