Le champ de la recherche scientifique a connu au cours des 15 dernières années d'importantes transformations induites par des causes internes et externes, souvent étroitement imbriquées et partagées entre des tendances à la standardisation (en référence aux normes organisationnelles internationales) et des exigences locales (s'adapter au contexte local et répondre aux besoins du développement). Cette politique s'est concrétisée par la mise en place d'un nouveau dispositif institutionnel et d'importants investissements financiers. Ce retour en force du thème de la recherche répond à des préoccupations que l'on peut retrouver dans le discours des scientifiques et des entrepreneurs aussi bien que dans celui des politiques. Auparavant, les préoccupations étaient davantage centrées sur les questions de l'enseignement et de l'adéquation formation-emploi en vue d'encadrer et de maîtriser des capacités de production d'usines importées «clés en main» ou «produit en main». Malgré les efforts et l'œuvre fondatrice de l'Office national de la recherche scientifique (Onrs) durant les années 1970, l'université se consacrait pour l'essentiel, à des missions de formation et était restée jusque-là relativement à l'écart de la problématique de la recherche et du développement (R&D) et de l'innovation. Le contexte nouveau apparu vers la fin des années 1980 va changer la donne. Les structures étatiques et administratives, grandes pourvoyeuses d'emploi, sont saturées, les entreprises publiques, à court de financement ou confrontées à la concurrence internationale, sont en crise. Cette nouvelle réalité a conduit à des appels venant des entreprises, des universités comme des pouvoirs publics, en faveur d'une réforme de l'enseignement supérieur et de la recherche scientifique ainsi que d'une renégociation du rapport entre les institutions scientifiques et les entreprises. Jusque-là fondé sur «l'adéquation formation-emploi», ce rapport tend à se déplacer prioritairement vers «la contribution à l'innovation technologique». Au niveau international, l'Algérie fait face, à un environnement nouveau où dominent des sociétés et des économies fondées sur les savoirs, l'information et la communication. Internet et la panoplie de technologies de l'information et de la communication envahissent le marché et s'imposent dans la vie professionnelle comme dans la vie hors travail. La pression issue de la dépendance (et de la concurrence) d'un marché international globalisé et normalisé techniquement (notamment par les normes ISO) et juridiquement (par la déréglementation des marchés) n'a jamais été aussi forte.