Alerte n La direction de l'hydraulique a réitéré, hier, mercredi, «l'urgente nécessité de stopper» l'extraction anarchique de sable de l'oued Sébaou. Dans ce contexte, les services de sécurité lanceront incessamment une opération coup-de-poing au niveau de l'oued Sébaou. C'est ce qu'a annoncé hier le représentant du wali lors de la journée thématique sur la «protection de l'oued Sébaou et la relance de carrières d'agrégats» organisée par l'APW. Selon le même intervenant, la décision a été prise en conseil de sécurité qui s'est tenu le 14 mai dernier, durant lequel il a été convenu de mener ladite opération après les examens de fin d'année, soit dans quelques jours. L'intervention des services de sécurité consistera notamment en la saisie des engins trouvés sur l'oued et l'interpellation des personnes trouvées en flagrant délit d'extraction. Pour ces dernières, le représentant du wali promet des «poursuites judiciaires sévères». Il est toutefois à souligner que malgré toutes les mesures prises contre l'extraction de sable du Sébaou, qui risque une pollution irréversible de sa nappe phréatique, l'activité n'a jamais cessé et se fait même de nuit. Dans son exposé des conséquences néfastes générées par cette activité «fortement lucrative, mais ruineuse pour la ressource hydrique», ce responsable a mis en exergue la sensibilité de la nappe phréatique de ce cours d'eau, en raison, a-t-il dit, de «la présence tout le long du Sébaou, d'une longueur de 50 km, de nombreux champs de captage d'eau en activité ou en projet pour alimenter la population en AEP». Dans sa présentation de l'état des ouvrages hydrauliques réalisés sur ce cours d'eau, dans sa corrélation avec l'extraction du sable, il a fait cas, notamment, d'une diminution du débit de certains forages implantés dans le haut Sébaou, à l'origine de perturbations de l'alimentation en eau potable dans la région. Par endroits, a-t-il dit, «nous avons dû renoncer à l'exploitation de certains forages, situés en bordures de l'oued, pour cause du rabattement prononcé de la nappe d'eau, avec affleurement du substratum». Le déchaussement des gabions protecteurs des berges, la destruction de stations d'exhaure, l'élargissement du lit de l'oued au détriment des terres du domaine public hydraulique, sont parmi d'autres aspects de ce «massacre» (extraction de sable) signalés par ce responsable, qui a résumé ces dégâts par le fait que «les extractions d'alluvions au niveau de l'oued Sébaou dépassent, de loin, les apports en ce matériau, ce qui ne manque pas d'accentuer le déséquilibre du système aquifère». Complétant la liste des dégâts occasionnés par les engins d'extraction du sable dans le Sébaou, ce responsable a relevé, entre autres, des «menaces d'effondrement», pour cause du déchaussement de leurs fondations, des ouvrages d'art (ponts) de Sidi Naâmane, Tamda, Pont de Bougie, en plus de la fragilisation des assises de supports de transport d'électricité.