Images n Le Salon national de la photographie se poursuit au Palais de la culture et ce, jusqu'à la fin du mois en cours. Une cinquantaine de jeunes artistes participent à cette exposition placée sous le thème de l'insolite. Les photographies, en couleurs, représentent des scènes de vie et des situations inhabituelles, parfois décalées, puisées dans quotidien et que de jeunes artistes ont immortalisées à travers 70 photographies. «Le Palais de la culture en tant qu'enceinte culturelle, a l'habitude d'ouvrir ses portes à tous les artistes, il se trouve que nous avons constaté qu'il y avait un manque dans ce que nous organisons, à savoir la photographie qui est un peu le parent pauvre de l'art. Il faut reconnaître que la photographie, longtemps délaissée, a besoin d'avoir son espace et d'être soutenue», déclare Bouchentouf Mahadjia, directrice du Palais. Elle ajoute : «Nous avons remarqué qu'il y a de plus en plus de jeunes artistes qui se lancent dans cet art et notre devoir est de les soutenir et, pourquoi pas, les accompagner dans leur travail.» Cette manifestation mettant en avant la photographie a été mûrement réfléchie. «Vu le nombre impressionnant d'artistes-photographes, nous nous sommes dit qu'un salon de la photographie, et même un salon national, s'impose. Il s'agit également de donner l'occasion aux jeunes photographes d'exposer leurs œuvres et l'opportunité d'exprimer leurs talents à travers cette exposition.» Quant à la thématique pour ce 1er salon, à savoir l'insolite, elle s'explique par le fait qu'il se passe tellement de choses burlesques qui nous interpellent dans notre quotidien.» La question qui s'impose est qu'est-ce qui fait que la photographie, contrairement aux autres formes d'expression artistique, telles que la peinture, la sculpture ou bien l'artisanat, est le parent pauvre de l'art ? A cette interrogation, Bouchentouf Mahadjia répond : «On ne sait pas ce qui se passe vraiment ; ailleurs, la photo a beaucoup d'importance, ici, en Algérie, elle n'a pas encore trouvé sa place entre la sculpture, la peinture… Le photographe n'a pas encore su – ou pu – s'imposer ; et même si l'Algérie a donné de très grands noms ayant marqué par leur talent l'art de la photographie, à savoir Akham, Hafiad, on ne voit pas beaucoup de jeunes artistes émerger, en raison, à mon avis, d'un manque d'espaces leur permettant d'exposer. Le Palais de la culture en tant qu'espace culturel et dont la mission est de soutenir la création, se devait de donner aux jeunes l'occasion de faire connaître leur travail et de le faire valoir.» Yacine Idjer n Interrogée sur ce qui ressort de cette exposition, une première du genre, Bouchentouf Mahadjia répondra : «L'originalité, la qualité, le talent, la créativité. Il y a une approche individuelle du vécu, du quotidien et une spontanéité dans les prises de vue. C'est un travail remarqué et même remarquable.» Notons qu'un salon national de la photographie est pensé par les organisateurs pour s'inscrire dans la durée. «Ce salon de la photographie va effectivement s'inscrire dans la durée. Il sera organisé annuellement, avec pour objectif de donner à la photographie sa place, parce que celle-ci est un art à part entière. Si nous avons lancé ce salon, c'est pour promouvoir cette forme d'expression artistique et aussi pour développer ce genre d'initiative à la faveur des jeunes artistes au talent avéré. Ce salon nous a permis d'en découvrir beaucoup.» Ainsi, selon Bouchentouf Mahadjia, «il y a des photographes prometteurs. Il y a de la qualité dans le travail de chacun. Il y a de très belles photos prises dans le vif. Le talent existe. On le ressent dans chacune des photographies exposées. Il y a de belles choses qui émanent de ces artistes.» Y. I.