Résumé de la 28e partie n A présent Poirot interroge Annie sur les lettres écrites par Mrs Inglethorp... Annie réfléchit. — Il y avait quatre lettres, monsieur. L'une était à Miss Howard, l'autre pour Mr Wells, l'avoué. Je ne me souviens plus des deux autres. Ah ! oui... l'une était pour Ross, le marchand de Tadminster. La quatrième, je ne sais plus. — Réfléchissez, insista Poirot. Ce fut en vain qu'Annie se creusa la mémoire. — Je regrette, monsieur, ça m'est tout à fait sorti de la tête. J'ai dû n'y pas prêter attention. — Ça ne fait rien, dit Poirot, sans trahir la moindre déception. Je veux vous demander autre chose. Il y a dans la chambre de Mme Inglethorp une casserole avec du cacao. En prenait-elle toutes les nuits ? — Oui, monsieur; on en portait chaque soir dans sa chambre, et elle le faisait réchauffer dans la nuit, quand elle en avait envie. — Qu'était-ce ? Du simple cacao ? — Oui, monsieur, fait avec du lait, une cuillerée de sucre et deux cuillerées à café de rhum. — Qui le portait dans sa chambre ? — Moi, monsieur. — Toujours ? — Oui, monsieur. — A quelle heure ? — En général quand j'allais fermer les rideaux. — Le montiez-vous directement de la cuisine ? — Non, monsieur. Vous comprenez, il n'y a pas beaucoup de place sur le fourneau à gaz, alors la cuisinière le préparait de bonne heure avant de mettre à cuire les légumes pour le souper. J'avais l'habitude de le monter et de le placer sur la table près de la porte de service ; je ne le portais chez Madame que plus tard. — La porte de service se trouve dans l'aile gauche, n'est-ce pas ? — Oui monsieur. — Et la table est-elle de ce côté de la porte ou de l'autre côté, du côté du quartier des domestiques ? — Elle est de ce côté, monsieur. — A quelle heure l'avez-vous monté, hier soir ? — Vers sept heures et quart, je crois, monsieur. — Et quand l'avez-vous porté dans la chambre de Mrs Inglethorp ? — Lorsque je suis montée faire les couvertures, monsieur. Vers huit heures, Mrs Inglethorp est allée se coucher avant que j'aie terminé. — Alors, entre sept heures quinze et huit heures, le cacao était posé sur la table, dans l'aile gauche ? — Oui monsieur. Annie devenait de plus en plus rouge, et elle s'écria tout à coup : — Et s'il y avait du sel dedans, ce n'est pas ma faute, monsieur. Je n'ai jamais mis de sel. — Qu'est-ce qui vous fait croire que le cacao était salé ? demanda Poirot. — J'en ai vu sur le plateau, monsieur. — Vous avez vu du sel sur le plateau ? — Oui. On aurait dit du gros sel de cuisine. Je ne l'avais pas remarqué quand j'ai monté le plateau, mais lorsque je suis allée pour le porter dans la chambre de madame, je l'ai vu immédiatement. A suivre D'après Agatha Christie