Réaction n Le ministre italien des Affaires étrangères a réclamé, aujourd'hui, «une suspension immédiate des hostilités» en Libye afin d'instaurer des couloirs humanitaires pour aider la population. Franco Frattini a également réclamé, lors d'une intervention devant deux commissions de la Chambre des députés, des informations détaillées et préconisé des consignes claires et précises après les erreurs dramatiques qui ont conduit à la mort de civils. Ce n'est clairement pas la mission de l'OTAN, a ajouté le chef de la diplomatie devant la commission des Affaires étrangères et celle des politiques européennes, à la veille d'un Conseil européen à Bruxelles. L'Alliance a reconnu avoir tué par erreur des civils lors d'une frappe nocturne à Tripoli, dimanche, dans laquelle neuf personnes, dont cinq membres d'une même famille, sont mortes. Le 16 juin, l'OTAN avait également frappé accidentellement une colonne de véhicules rebelles dans la région de Brega. Lundi à Luxembourg, le ministre italien des Affaires étrangères avait déjà déclaré que l'OTAN jouait sa crédibilité en ne parvenant pas à éviter des pertes civiles. «Nous ne pouvons pas courir le risque de tuer des civils, c'est quelque chose qui ne va absolument pas», avait-il déclaré, en marge d'une réunion des chefs de la diplomatie de l'UE. L'Italie, ancienne puissance coloniale et ex-proche alliée de la Libye, apporte sa contribution aux opérations de l'OTAN contre ce pays, en prêtant ses bases aériennes aux appareils de la coalition et en ayant mis à la disposition de l'alliance ses propres chasseurs ainsi que plusieurs navires. S'agissant des pertes civiles enregistrées en Libye, le secrétaire général sortant de la Ligue arabe, Amr Moussa, qui a soutenu le lancement des frappes aériennes en Libye, a fait part de ses «scrupules», dans une interview au quotidien britannique ‘The Guardian' de ce mercredi. «Quand je vois des enfants se faire tuer, mon devoir est d'avoir des scrupules. C'est pourquoi j'ai mis en garde contre le risque de pertes civiles», a déclaré M. Moussa, peu après que l'OTAN eut été accusée par le régime libyen d'être à l'origine de la mort en 48 heures de 24 civils, dont des enfants. «Le temps est venu de faire tout ce qu'on peut afin d'obtenir une solution politique. Cela doit commencer par un cessez-le-feu réel et sous supervision de la communauté internationale. Jusqu'à la mise en place de ce cessez-le-feu, (le colonel Mouammar) Kadhafi resterait au pouvoir. Il y aurait ensuite une période de transition afin d'obtenir un accord sur l'avenir de la Libye», a ajouté M. Moussa, qui doit quitter prochainement la direction de la Ligue arabe pour se présenter à l'élection présidentielle en Egypte. Le secrétaire sortant de la Ligue arabe a rappelé que son organisation avait accepté de soutenir les frappes aériennes en Libye afin de protéger les populations civiles qui étaient victimes d'attaques des forces libyennes. A signaler que l'OTAN a poursuivi, hier, mardi, ses raids aériens sur les villes de Khoms et Nalout dans l'ouest de la Libye, selon la télévision d'Etat et l'agence de presse Jana.