C'est l'estimation faite par des économistes du coût de cette facture pour l'année 2011. Le montant, pour le premier semestre de l'année, atteint 2,1 milliards dollars. On enregistre ainsi une augmentation notable par rapport à l'année 2010, où cette facture était de 5,5 milliards de dollars. Ce qui remet encore une fois sur le tapis la problématique de la sécurité alimentaire. C'est ce qu'a déclaré jeudi dernier le professeur Omar Bessaoud, expert consultant lors d'une conférence de presse sur «la sécurité alimentaire et les politiques agricoles et rurales dans le Maghreb», organisée au siège du Ceneap. Le professeur Bessaoud rappelle, à titre d'exemple, que les pays du Maghreb comptent 2% de la population mondiale, mais importent 15% de la production mondiale de blé. L'Algérie et l'Egypte sont les premiers importateurs à l'échelle nord-africaine. Ce qui contribue à faire grimper le montant de la facture alimentaire, lequel a atteint, en 2010, 5,5 milliards de dollars. Dans une conjoncture internationale, marquée par la persistance de la tension sur les produits de base, le montant des importations a totalisé 2,1 milliards de dollars au premier trimestre de l'année en cours. Les prévisions font état d'une facture alimentaire en hausse à la fin de cette année 2011. Elle pourrait être se situer, selon lui, entre 6 et 7 milliards. Le même intervenant mentionnera que les effets de la crise mondiale à l'échelle maghrébine font baisser les exportations en Algérie. «Il y a un déficit de budget public à hauteur de 10% du PIB en 2010», a-t-il indiqué. Par ailleurs, le conférencier a signalé qu'il y a un ralentissement du taux de croissance en Algérie. Ce qui lui fera déduire que «la politique du renouveau rural n'est pas à la hauteur des enjeux de l'heure». M. Bessaoud a affirmé, par ailleurs, que la sécurité alimentaire doit être repensée dans un aspect global, qui implique tous les secteurs stratégiques du pays. «Aucun pays ne produit tout ce qu'il consomme. La sécurité alimentaire n'est pas une question agricole, c'est une question économique globale». «On ne peut s'appuyer sur le seul secteur agricole pour atteindre les objectifs en matière de lutte contre la dégradation des ressources naturelles, de sécurité alimentaire et de création d'emplois», a-t-il encore ajouté. Selon cet expert, «il n'est pas interdit d'importer». Il citera, par exemple, le Japon qui importe pour une facture de 90 milliards de dollars ! Mais le problème, pour lui, c'est qu'il faut aussi pouvoir résoudre cette problématique en dehors de l'agriculture.