L'augmentation de la facture alimentaire de l'Algérie montre que les résultats du Plan national de développent agricole n'ont pas encore porté leurs fruits en termes de réduction de la dépendance alimentaire. L'Algérie continu à dépendre de l'étranger pour des produits de première nécessité : les céréales, le lait et les légumes secs.Au premier trimestre 2008, l'importation des céréales, de la semoule et de la farine a connu une augmentation vertigineuse. Selon les statistiques des douanes algériennes, ces trois produits de première nécessité ont connu une forte hausse avec 98,45%, soit 793,5 millions de dollars cette année contre 399,8 millions de dollars au premier trimestre 2007. Par contre, le sucre, les sucreries et la viande ont enregistré des baisses respectives de 23% et 28%, le reste des produits est connu par cette importante augmentation. Pour les laits et les produits laitiers, la facture s'est élevée à 368 millions de dollars, contre 202,2 millions de dollars, en hausse de 81,9% par rapport au 1er trimestre 2007. Les importations des légumes secs ont totalisé 99,3 millions de dollars, contre 68 millions, en hausse de 45,9% par rapport à la même période de 2007. La même tendance a été enregistrée pour la facture du café et thé avec un montant de 67,9 millions de dollars, contre 56,5 millions de dollars en hausse de 20,2%, selon les données des douanes. Toutefois, même si l'Algérie profite d'une aisance financière, le consommateur risque fort de payer plus cher et cela même si certains produits de large consommation demeurent subventionnés par l'Etat. La hausse conséquente de la facture des importations des céréales et produits laitiers est considérée, par les experts, comme un « double fardeau » pour l'économie nationale puisque ces produits de large consommation sont fortement subventionnés par le Trésor public qui dépense des milliards de dinars pour contenir la hausse des prix de ces produits sur le marché local. Pour 2008, le taux de l'inflation a atteint les 4,8% et cela se traduit essentiellement par des raisons externes dues à l'envolée des prix à l'échelle mondiale. La sonnette d'alarme est donc tirée, vu que le groupe des biens alimentaires, qui occupe la 3ème position dans la structure des importations réalisées durant les trois premiers mois de l'année en cours, avec 1,76 milliard de dollar, était en hausse de 57,5% par rapport à la même période 2007. Il est clair que cette forte augmentation de la facture des biens alimentaires est due principalement, à l'envolée des prix des matières premières sur les marchés internationaux, où les cours de certains produits ont plus que doublé depuis les premiers mois de l'année dernière. A noter en somme, que les importations totales de l'Algérie avaient augmenté au premier trimestre 2008 de 25,28% pour un montant de 7,72 milliards de dollars, contre 6,16 milliards de dollars à la même période en 2007.